Après le féminicide de Mérignac, le gouvernement dévoile de nouvelles mesures

La ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, a livré ce mercredi 9 juin les conclusions du rapport du drame de Mérignac. Elle parle de "plusieurs défaillances".

Après le féminicide de Mérignac, le gouvernement dévoile de nouvelles mesures
© Elisabeth Moreno en mars 2021 / Ludovic Marin/AP/SIPA

La mort de Chahinez Boutaa, une jeune femme de 31 ans qui a été tuée en pleine rue à Mérignac (Gironde) le 4 mai par son ex-conjoint, aurait pu être évitée. Le rapport de la mission conjointe de l'inspection générale de l'administration et de l'inspection générale de la justice, remis mercredi 9 juin au premier ministre, pointe en tout cas des défaillances multiples des services de l'Etat qui ont conduit à son décès.

Drame de Mérignac : Aucune protection n'a été apportée à la victime

Alors même qu'il est incarcéré, son ex compagnon lui écrit et l'appelle à plusieurs reprises, bravant l'interdiction qu'il a d'entrer en contact avec elle. Chahinez Boutaa dépose plainte, avant de la retirer, sans que le juge d'application des peines en milieu fermé soit averti. C'est la première faille relevée par le rapport dans la circulation de l'information

A la suite de nouvelles menaces de mort et des violences après sa sortie de prison, dont Chahinez Boutaa n'avait pas été avertie, la jeune femme dépose une nouvelle plainte le 15 mars.

"Un sérieux doute existe" sur le soin apporté au renseignement de la grille d'évaluation du danger à cette occasion et de la fiche d'évaluation des victimes.

Le 29 mars, l'ex-conjoint de Chahinez Boutaa se rend, très énervé, au commissariat de Mérignac pour se plaindre de ne pouvoir voir ses enfants, créant le désordre. Cinq semaines plus tard, il abat dans la rue son ex-femme de plusieurs coups de fusil et l'immole par le feu.

Une nouvelle série de mesures contre les auteurs de féminicides

Interrogée par Ouest FranceÉlisabeth Moreno, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, dévoile une série de mesures contre les auteurs de féminicides

"Il est important que la police et la justice travaillent main dans la main pour que les informations concernant les agresseurs et les victimes soient parfaitement connues de part et d'autre et que l'on ne travaille pas en silo. Nous allons lancer dans les tribunaux une instance de suivi judiciaire des situations individuelles qui va réunir à la fois les magistrats, les forces de sécurité intérieure et les services pénitentiaires d'insertion et de probation, en concertation avec les structures qui traitent les violences faites aux femmes." explique Élisabeth Moreno au quotidien.

Concrètement, on assiste à un renforcement des dispositifs de protection tels que le Téléphone grave danger et le bracelet antirapprochement qui existent déjà.

La désignation d'un référent sur les violences conjugales dans chaque parquet, que les intéressés réclament, est mentionnée en une phrase dans le rapport, sans qu'elle soit assortie des moyens financiers nécessaires à ce renforcement des ressources humaines.