Jack Lang : sa position sur la pédophilie, "une connerie"
L'ex-ministre de la Culture Jack Lang a brisé le silence, plus de 40 ans après avoir signé une tribune pour la dépénalisation de la pédophilie...
Pédocriminalité et mea culpa. Alors que le tabou de l'inceste est au cœur du débat public depuis les révélations de Camille Kouchner dans son livre La Grande Familia sur son beau-père incestueux Olivier Duhamel, qui aurait abusé de son frère jumeau, Jack Lang est épinglé pour avoir signé une tribune douteuse.
En 1977, le juriste et Socialiste était l'un des signataires d'un texte qui défendait la dépénalisation de la pédophilie. Le 18 janvier, au micro d'Europe 1, l'ancien ministre de la culture sous François Mitterrand a fait son mea culpa. "Cette pétition était une connerie inacceptable", a-t-il lâché.
"C'était l'après 68. Nous étions portés par une vision libertaire fautive (...) Je combats et j'ai combattu en permanence l'inceste, la pédophilie, cette violence sexuelle. J'ai été un militant permanent en particulier des violences faites aux femmes, j'ai écrit des livres, j'ai réclamé que le viol soit considéré comme un crime, je n'ai pas à me justifier", a ajouté Jack Lang, actuel président de l'Institut du Monde arabe.
Jack Lang : "Je ne fréquente pas ces milieux. Je ne participe pas à des mondanités et j'ai découvert comme vous ce qui se passait."#Europe1 pic.twitter.com/nCXJ7NxP9g
— Europe 1 (@Europe1) January 18, 2021
Une tribune pro-pédophilie... rédigée par Gabriel Matzneff
A l'époque, cette tribune, signée par "une cinquantaine d'intellectuels" et avait par ailleurs été rédigée par l'écrivain Gabriel Matzneff, dont les amours pédophiles ont été retranscrites par Vanessa Springora dans son livre Le Consentement, en 2020.
La tribune avait été publiée au moment où se déroulait le procès de trois hommes accusés "d'attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans" pour avoir filmé des mineurs âgées de 12 ou 13 ans, dont certains étaient des frères et sœurs, lors de jeux sexuels.
"Nous considérons qu'il y a une disproportion manifeste, d'une part, entre la qualification de 'crime' qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d'autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d'une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l'existence d'une vie sexuelle", lisait-on notamment dans la pétition.