#MeTooInceste : les victimes brisent silence et tabou

Depuis la sortie du livre de Camille Kouchner, la parole se libère et des milliers de victimes d'inceste ont partagé leurs témoignages glaçants sur les réseaux sociaux avec le hashtag #MeTooInceste...

Enfin une véritable prise de conscience en France ? Depuis les révélations de Camille Kouchner dans son nouvel ouvrage La Grande Familia, le tabou de l'inceste est mis sur le devant de la scène médiatique, alors qu'un Français sur dix en a déjà été victime, selon des enquêtes de l'Ined et l'Ipsos publiées en 2020. Il aura fallu attendre que l'avocate et fille de Bernard Kouchner ne dénonce le comportement incestueux de son beau-père Olivier Duhamel, qui aurait abusé de son frère jumeau alors qu'il avait 14 ans, pour que l'omerta soit (un peu) brisée. Le 16 janvier, le collectif #NousToutes a lancé le hashtag #MeTooInceste, par le biais duquel des milliers de victimes ont pu prendre la parole et recevoir du soutien. D'autres ont parlé au nom des victimes qui ne sont plus de ce monde, suicidées ou tuées, mais qui ont subi l'horreur de leur vivant. 

#MeTooInceste : des témoignages bouleversants

C'est la militante Marie Chevenance qui a lancé le mouvement en témoignant sur Twitter : "J'avais 5 ans. En une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur et assombri le cours du reste de ma vie. En une seconde, j'avais 100 ans".

Deux jours plus tard, environ 80 000 messages ont été envoyés avec ce hashtag, selon Visibrain. Victimes d'un père, d'une mère, d'une grand-mère, d'un frère, d'un oncle....

Un élan qui rappelle le mouvement initié en 2017 avec #MeToo et #BalanceTonPorc.