Meurtre de l'étudiante Louise Lavergne par son voisin : qu'a fait la Police ?

Le parquet de Liège a demandé le renvoi en correctionnelle de trois policiers belges à la suite du meurtre de l'étudiante Louise Lavergne, tuée par son voisin récidiviste en 2017. Les policiers incriminés sont accusés de n'avoir pas su correctement évaluer le danger, malgré les sollicitations de la jeune femme deux ans avant sa mort.

Meurtre de l'étudiante Louise Lavergne par son voisin : qu'a fait la Police ?
© Vladimir Nenezic

C'est une terrible affaire qui revient sur le devant de la scène. En octobre 2017, Louise Lavergne, une jeune française étudiant en Belgique, avait été agressée mortellement par son voisin.
Si le criminel nommé Patrick Vanderlinder s'est depuis suicidé, trois policiers ont été renvoyés en correctionnelle par le parquet de Liège cette semaine. Ces derniers, sollicités par la jeune femme, sont notamment accusés de ne pas avoir su correctement évaluer le danger.
Les faits remontent au 9 octobre 2017. Ce jour-là, Louise Lavergne, 24 ans, est retrouvée morte dans son appartement situé dans le quartier de Longdoz, à Liège...

Une scène d'horreur

Le corps sans vie de la jeune femme est mutilé par deux coups de couteau et son cou des traces d'étranglement.
Une chaussette ensanglantée retrouvée non loin de la dépouille de la jeune femme met rapidement les enquêteurs sur la piste de son voisin, un délinquant sexuel alors en liberté conditionnelle et déjà condamné pour des faits de viol en 2004 et 2006.
Il sera arrêté dès le lendemain, et mettra fin à ses jours dans sa cellule en 2018.

Peu de temps après la disparition de la jeune femme originaire du Mans (Sarthe), un fort émoi avait saisi la Belgique. Et pour cause : Louise avait signalé le quinquagénaire aux forces de l'ordre deux ans auparavant, après que ce dernier a glissé, alors qu'il était nu, une lettre graveleuse sous sa porte d'entrée.  

Effrayée par cet événement troublant, Louise s'était alors rendue une semaine plus tard au commissariat pour signaler l'incident. Là, elle aurait été en contact avec les trois policiers incriminés désormais suspectés d'homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution.

Les policiers ont tenté de la dissuader de porter plainte

Le premier l'aurait dissuadée du porter plainte en lui conseillant une simple main courante.

Le second aurait consulté le fichier des antécédents judiciaires du violeur, sans vérifier ses conditions probatoires.

Et le troisième n'aurait pas été assez attentif aux signaux d'alerte émis à l'encontre du futur meurtrier. Déjà à l'automne 2018, ses proches s'étaient émus à ce sujet : "La police aurait fait son travail, Louise serait en vie". 

Ce sont ces manquements à l'issue funeste que la justice doit désormais passer au crible afin de déterminer la part de responsabilité des trois gardiens de la paix dans le meurtre de la jeune femme.