Le graffeur de "l'amour court les rues", Wilfrid A., mis en examen pour viols

Connu pour ses graffitis, "l'amour court les rues", le street-artiste parisien de 55 ans Wilfrid A. a été mis en examen et placé en détention provisoire. Il est la cible de 12 accusations de "viols" et 13 accusations d'"agressions sexuelles" sur des victimes âgées de 16 à 26 ans au moment des faits présumés...

Le graffeur de "l'amour court les rues", Wilfrid A., mis en examen pour viols
© Christophe Ena/AP/SIPA

Ses tags vantaient de nobles sentiments... Le street-artiste Wilfried A. a été mis en examen vendredi 2 octobre pour viols et agressions sexuelles, rapporte Le Monde via une source judiciaire.
L'homme de 55 ans connu pour ses graffitis "L'amour court les rues" a été présenté à un juge d'instruction à Paris à l'issue d'une garde à vue qui a débuté quelques jours plus tôt, le 2 octobre, au deuxième district de police judiciaire.
Le graffeur est accusé par 25 femmes, dont certaines mineures au moment des faits, de viols et agressions sexuelles. Les faits se seraient passés entre 2009 et avril 2020, dans le quartier de Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris. 

Après la publication d'une enquête accablante dans le magazine Néon, le 22 juin dernier, une enquête préliminaire a été ouverte le 26 juin, à propos d'agissements odieux de la part du street-artiste Wilfried A..

Le violeur présumé se fait passer pour un photographe de renom et aborde sur les réseaux sociaux ou dans la rue des femmes pour leur proposer de venir prendre un verre chez lui ou bien de les photographier avant de les agresser sexuellement. D'après les témoignages relevés par le magazine, toutes les victimes présumées ont eu un sentiment de solitude en pensant être les seules victimes de ce soi-disant photographe.

Un mode opératoire méticuleux

Une fois que William A. a réussi à "séduire" ses proies, en leur promettant un brillant avenir dans le mannequinat, le soi-disant photographe les prenait au piège à son domicile.

Il aurait usé sans scrupule de drogue et d'alcool pour les "détendre", rapportent au Parisien les avocates Me Valentine Rébérioux et Me Louise Bouchain, d'après les témoignages de leurs clientes.

Face à des jeunes femmes dans un état second, celui qui est décrit comme un "prédateur méthodique  se rapproche et effectue ses premiers gestes déplacés. Face au non-consentement de certaines, le graffeur serait devenu agressif voire violent. 

De son côté, Wilfried A. nie tout en bloc. Par l'intermédiaire de ses avocats Me Marie Violleau et Me Joseph Cohen-Sabban, à l'AFP le street-artiste "conteste les faits, il a d'ailleurs été placé sous le statut de témoins assisté pour un certain nombre d'entre eux." 

Selon la défense, "la chronologie des dépôts de plainte pose question" et les avocats estiment qu'"à la recherche du buzz, une certaine presse s'est transformée en association de victimes au détriment du temps judiciaire, pourtant indispensable à la sacro-sainte manifestation de la vérité."