VGE, visé par une enquête pour "agression sexuelle"

Valéry Giscard d'Estaing est visé par une enquête après avoir été accusé d'agression sexuelle par une journaliste allemande de 37 ans. Celle-ci avait déposé plainte quelques mois auparavant.

VGE, visé par une enquête pour "agression sexuelle"
© Gilles Bouquillon/ABACAPRESS.COM

[Mis à jour le 11 mai à 19h05] Valéry Giscard d'Estaing est visé par une enquête ouverte le 11 mai pour agression sexuelle après avoir été accusé par Ann-Kathrin Stracke, une journaliste allemande de 37 ans, d'avoir eu des gestes déplacé, a annoncé l'AFP.
Le parquet a indiqué que l'enquête avait été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). "Je suis heureuse d'apprendre que le ministère public a enregistré ma plainte pénale et a décidé d'ouvrir une enquête", a déclaré la plaignante auprès de l'AFP.
Celle-ci avait porté plainte devant le parquet de Paris, le 10 mars, et a expliqué que le troisième président de la Ve République lui avait touché les fesses, fin 2018.

Les faits se seraient produits lors d'une séance de photos qui a suivi une interview en l'honneur du 100e anniversaire de la naissance de l'ancien chancelier fédéral, Helmut Schmidt, au pouvoir en Allemagne pendant que VGE était chef de l'Etat.
Pendant la rencontre réalisée pour la chaîne publique allemande WDR, la journaliste aurait demandé à l'ancien chef de l'Etat, désormais âgé de 94 ans, de prendre une photo avec elle, son cameraman et sa preneuse de son.
Alors que tous les quatre posaient pour l'objectif, VGE aurait posé sa main sur les fesses d'Ann-Kathrin Stracke, de manière insistante. Elle aurait pourtant tenté de le repousser, "très surprise" et "mal à l'aise".

La journaliste raconte plusieurs gestes déplacés

Pis, l'ex-président de la République, dont la réputation de Don Juan et homme volage n'est plus à faire, aurait réitéré ses mauvais gestes en posant pour une seconde photo et au moment de lui montrer des images d'archive.
Au moment de prendre congé, celui-ci lui aurait également donné "des baisers appuyés sur les joues" et susurré à l'oreille, en allemand : "Faites de beaux rêves". Le cameraman qui se trouvait à leurs côtés a confirmé son témoignage.

VGE "ne se souvient de rien"

Malgré tout, le directeur de cabinet de Valéry Giscard d'Estaing, Olivier Revol, a assuré au Monde que l'ex-rival de Jacques Chirac n'avait "aucun souvenir de sa rencontre" avec Ann-Kathrin Stracke. Et d'ajouter : "Si ce qui lui est reproché était vrai, il en serait bien sûr navré, mais il ne se souvient de rien".

La journaliste a longtemps hésité avant d'avoir recours à la justice car elle connaissait mal le fonctionnement de la justice française. Toutefois, un évènement a été déclencheur dans sa décision : l'avènement du mouvement #MeToo. "Ce mouvement m'a montré à quel point il est important de débattre de ces sujets dans la société", a-t-elle expliqué au Monde.

L'ex-président de la République est en ce moment confiné avec sa femme Anne-Aymone, dans leur château du Loir-et-Cher.