Vous payez-vous plus cher vos courses ? Le prix du confinement...

Depuis le début du confinement, certains ménages français ont constaté que le prix de leur panier de courses avait augmenté. Comment expliquer cette hausse soudaine ? Quel est son montant ?

Vous payez-vous plus cher vos courses ? Le prix du confinement...
© DURAND FLORENCE/SIPA

En plein confinement, certains consommateurs ont vu le prix de leur panier flamber depuis le début de la crise sanitaire. Les témoignages recueillis par France Bleu montrent l'inquiétude de plusieurs familles qui ont indiqué, tickets de caisse à l'appui, que le montant de leurs courses avait fortement augmenté. Comment expliquer ce changement dans les dépenses des ménages ?

Pas d'augmentation notable des prix du côté des distributeurs

Selon l'Institut de recherche et d'innovation (IRI), le prix du panier moyen est bien en hausse, de +89% depuis un mois. Mais cette augmentation vertigineuse n'est pas due à la hausse des prix dans les supermarchés. Lors d'une conférence de presse le 8 avril, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a précisé que l'inflation, hors produits frais, n'a été que de 0,01% en mars. 

L'association UFC-Que-Choisir est arrivée au même constat : "Les prix de chaque produit considéré individuellement ont en moyenne peu augmenté par rapport aux semaines précédant le confinement."

Les courses moins souvent, avec moins de produits...

Un autre facteur est à prendre en compte : celui des habitudes de consommation, complètement bousculées depuis le confinement. Les Français mangent plus souvent à la maison, font moins d'achats à l'extérieur et font leurs courses moins fréquemment. Les consommateurs remplissent plus leur chariot lors des courses hebdomadaires, et forcément, ils dépensent davantage.

C'est cette augmentation, remarquable lors du passage en caisse, qui donne l'impression que les prix ont changé, comme l'explique Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, dans une étude publiée le 21 avril : "Il est démontré que [le montant du ticket est] toujours un déterminant de perception de la cherté de la vie".

Les clients contraints de se reporter sur les gammes plus chères

Les ruptures et les pénuries de certaines catégories de produits ont également joué un rôle sur l'augmentation du prix du panier, puisqu'elles ont poussé les consommateurs à se replier sur les produits qu'il restait sur les étals. Les marques distributeurs, souvent moins chères, sont les premières à partir selon l'UFC-Que-choisir. Il ne reste alors que les marques classiques, plus chères. En raison de ce basculement vers des gammes plus onéreuses, le montant des dépenses pour les produits de première nécessité a augmenté de 2,50 % par rapport au début du mois de mars, de façon plus marquée pour les pâtes (+5%) et le lait (+4%).

Les ruptures de stock de papier toilette s'étant résorbées, le prix a chuté de 25 %. Mais du côté des lingettes pour maison, le manque de gamme a fait augmenter le prix moyen de 21 % par rapport à l'avant-confinement.

L'étude montre également que les restrictions de déplacement ont pu induire les Français à se tourner vers les commerces de proximité, où les prix sont en général plus élevés.

Des fruits et légumes plus chers

Si vous avez le sentiment de débourser plus d'argent pour vos clémentines et autres courgettes, vous ne vous êtes pas trompés, le prix des fruits et légumes a bel et bien augmenté.

La diminution des importations, en particulier d'Espagne, oblige les consommateurs à se reporter sur des produits français : "La fraise gariguette française, elle est beaucoup plus chère que la fraise espagnole [et] le concombre français est deux à trois fois plus cher que le concombre néerlandais", avait expliqué Bruno Le Maire début avril.