Politiques contaminés au coronavirus : comment Macron se protège

Franck Riester, ministre de la Culture, a été positif au coronavirus... quelques jours après un Conseil à l'Elysée. Le président de la République est-il danger ? Comment Emmanuel Macron lutte-t-il contre le Covid-19 ?

Politiques contaminés au coronavirus : comment Macron se protège
© Jacques Witt/SIPA

En matière de virus, point de discrimination politique ou nationale... La France est le 2e foyer européen et un premier membre du gouvernement a été contaminé. Franck Riester a confirmé qu'il avait été testé positif au coronavirus, le 9 mars, précisant qu'il était "en forme" et que son état de santé n'était pas préoccupant. Il semblerait qu'il ait été contaminé la semaine précédente en passant plusieurs jours à l'Assemblée nationale pour y défendre le texte de la loi audiovisuelle, alors que plusieurs députés avaient été testés positifs au Covid-19. Pour l'instant, le ministre de la Culture infecté reste confiné chez lui et son état ne nécessite pas d'hospitalisation...
Mais quid des autres membres du gouvernement qui l'ont côtoyé ?
D'après Olivier Véran, le ministre de la Santé, "personne ne se serre la main en Conseil des ministres depuis maintenant deux semaines". Ce dernier a d'ailleurs récemment été testé négatif, après avoir été atteint d'un léger rhume.
Par ailleurs, après avoir été dépistée, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a finalement été testée négativement au coronavirus, le 10 mars. La garde des sceaux, qui se sentait "légèrement fiévreuse" a préféré prendre les précautions nécessaires en annulant tous ses rendez-vous en journée (dont un avec le Premier ministre, Edouard Philippe) et en restant confinée chez elle jusqu'à ce qu'elle reçoive les résultats du test, plus tard dans la soirée. "Je vais donc continuer à participer à la mobilisation du gouvernement tout en restant vigilante au respect des consignes barrières", a-t-elle précisé.
Outre les membres du gouvernement, Emmanuel Macron a également été en contact avec Franck Riester, notamment lors du Conseil des ministres ayant eu lieu mercredi 4 mars, soit quelques jours avant que la contamination du ministre de la Culture ne soit confirmée. Dès lors, quelles mesures ont été prises pour assurer la protection du président de la République ? Est-il susceptible d'avoir contracté le virus ?

Comment Emmanuel Macron se protège face au coronavirus

D'après le Journal du Dimanche, le chef de l'État se protège en gardant constamment son gel hydro-alcoolique à proximité, ne serre plus les mains des badauds, a cessé de faire la bise. Selon RMC, il procède également à un "lavage régulier des mains" et nettoie fréquemment son bureau, où les visites devraient être prochainement réservées à ses proches collaborateurs. Par ailleurs, Jean-Christophe Perroche, médecin-chef du palais présidentiel, serait présent à chacune des réunions du cabinet. 

Surtout, l'époux de Brigitte Macron ne montre aucun signe d'inquiétude : il sort au théâtre... et n'a même pas été testé. "Cette option n'a pas été retenue, car il devrait alors l'être tous les jours, et ce n'est pas bon aloi que de rajouter du travail aux laboratoires alors qu'il ne fait pas partie des personnes les plus vulnérables", lit-on.

Emmanuel Macron : soupçons autour de son état de santé

Alors que les rassemblements de plus de 1000 personnes ont été annulés ou repoussés, l'Elysée a nettement renforcé les mesures de protection contre le coronavirus. Pour "préserver l'espace de travail du président", plus aucune réunion n'est organisée dans ses bureaux et une attention est portée aux objets qu'il touche, comme les stylos, blocs ou dossiers. Globalement "un espace est maintenu autour de lui" par les 800 employés du Palais.

"Les visites publiques sont suspendues, les invités pour des déjeuners ou dîners réduits au strict nécessaire. Tout visiteur se voit systématiquement demander s'il a été exposé à des cas contact ou s'est rendu dans des zones de cluster. Outre les "mesures barrières" en place depuis une dizaine de jours - plus d'embrassade ni de serrage de main, etc -, les réunions dans les bureaux sont désormais proscrites et les chaises davantage espacées. Des salles de réunion dédiées sont instituées, avec nettoyage entre chaque réunion", peut-on lire sur La Provence.

Malgré tout (et tous), le chef de l'Etat a inauguré lundi un Café Joyeux sur les Champs-Elysées avec des centaines de personnes puis il a reçu des centaines de personnes pour des décorations de chefs d'entreprises.

Ce mardi matin, Emmanuel Macron est arrivé au centre d'appel (15) du Samu de l'hôpital parisien Necker-Enfants malades.

Mercredi, la cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme, en présence du roi d'Espagne, a été maintenue, mais le nombre d'invités limité à 900. Pense bien, tout ira bien, donc ?

Emmanuel Macron, contaminé ? Que se passerait-il ?

La perspective que le président de la République soit contaminé reste toutefois à envisager même s'il n'est nul besoin de tomber dans la psychose... Alors, que se passerait-il pour l'époux de Brigitte Macron s'il était touché par le coronavirus ? Comme n'importe quel autre malade, le chef de l'Etat serait forcé de rester alité et certainement placé en quarantaine.

En cas de "vacance" ou "d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres", par exemple en cas de maladie grave, le chef de l'État doit être remplacé par le président du Sénat, conformément à l'article 7 de la Constitution. Ce serait donc Gérard Larcher qui assumerait la plus haute fonction de gouvernance à la place d'Emmanuel Macron. Toutefois, ce scénario se produirait uniquement si ce dernier était gravement atteint, au point de ne plus être en état de prendre des décisions.

Et si Emmanuel Macron décédait du coronavirus ?

Si en revanche, les symptômes n'étaient pas trop sérieux, les mesures seraient moins radicales. D'après les explications du politologue Olivier Duhamel à Slate, dans ce cas précis, "le Président sera vraisemblablement mis en quatorzaine comme tous les autres, ça ne l'empêchera pas d'exercer ses fonctions". 

Et puis, il existe un troisième cas de figure, plus morbide : si le président de la République venait à mourir du coronavirus, de nouvelles élections seraient organisées afin d'élire un nouveau chef de l'État, "vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère définitif de l'empêchement", lit-on dans l'article 7 de la Constitution.

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Pour l'instant, ce scénario catastrophe reste peu probable dans la mesure où, dans la majorité des cas, seules les personnes les plus fragiles, tels que les seniors et celles qui sont atteintes de maladie chronique, pourraient être en danger si elles venaient à être contaminées