Plus de pauvreté dans les familles monoparentales, sauf avec papa

En 2020, une famille sur quatre est monoparentale. Un chiffre en augmentation depuis 2011. Les enfants qui vivent uniquement avec leur père sont moins souvent pauvres que ceux résidant avec leur mère, précise une étude de l'Insee.

Plus de pauvreté dans les familles monoparentales, sauf avec papa
©  photopiano-123rf

Sur les 8 millions de familles qui résident avec au moins un enfant mineur à la maison, 25% est monoparentale, un chiffre en hausse par rapport à 2011, et 9% des familles sont recomposées, précise l'Insee dans un nouveau rapport publié ce 13 septembre 2021. Aussi, le nombre de familles "traditionnelles" (66%) diminue entre 2011 et 2020 (-3 points), la part des familles monoparentales augmente (+3 points) tandis que celle des familles recomposées reste stable. 

Trois enfants ou plus pour une famille sur cinq

Selon l'Insee, les familles nombreuses représentent 21 % de l'ensemble des familles avec au moins un enfant mineur au domicile, une proportion semblable cette fois aux chiffres de 2011. Il s'agit principalement de "familles avec exactement trois enfants (1,3 million), et plus rarement de familles avec quatre enfants ou plus (456 000)" précise le rapport. Bien sûr, les familles recomposées sont celles qui comptent le plus d'enfants sous le même toit avec en moyenne 2,4 enfants. "38 % d'entre elles sont des familles nombreuses avec trois enfants ou plus au domicile, contre 21 % de l'ensemble des familles" note le rapport de l'Insee. Le nombre d'enfant est d'autant plus important lorsque le couple accueille un enfant. "56 % des familles recomposées dans lesquelles résident à la fois des enfants nés avant l'union actuelle et des enfants de l'union actuelle comptent trois enfants ou plus, contre seulement 22 % quand il n'y a pas d'enfant du couple. Quand il n'y a pas d'enfants du couple, les familles recomposées comptent en moyenne autant d'enfants que l'ensemble des familles (1,9 enfant). Il y a alors le plus souvent un seul enfant au domicile (44 %) ou deux (34 %)". Enfin, chez les familles monoparentales, on compte en moyenne 1,8 enfant au domicile. 

Logement surpeuplé pour les enfants des familles monoparentales et recomposées

66% des enfants issus de familles "traditionnelles" ont des parents qui sont propriétaires de leur logement contre 50% des enfants des familles recomposées et 29% des familles monoparentales. "Ces derniers vivent plus fréquemment que les autres dans un logement social (37 %)" précise l'Insee qui ajoute que "14 % des enfants mineurs vivent dans un logement surpeuplé". Cette situation concerne 22% d'enfants de familles nombreuses, avec trois enfants ou plus à la maison, 24 % des enfants des familles monoparentales (bien qu'elles résident avec moins d'enfants que les familles recomposées qui représentent 16 %. "Le surpeuplement plus marqué des familles monoparentales peut s'expliquer en partie par le fait qu'elles vivent souvent dans des grandes villes ou leurs banlieues, où les logements sont plus petits. Les familles recomposées sont les plus grandes en moyenne, mais leur surpeuplement reste limité car elles habitent plus fréquemment dans des zones moins densément peuplées, offrant des logements plus grands" explique l'Insee.

Familles monoparentales : plus souvent en situation de pauvreté, sauf avec papa

Selon les statistiques, les enfants issus de familles monoparentales vivent au-dessous du seuil de pauvreté, avec un parent souvent sans emploi. En 2020, on compte 18% des pères qui résident seuls avec leurs enfants. Ils vivent généralement avec moins d'enfants à la maison que les mères monoparentales (1,6 contre 1,8 en moyenne pour les mères). Ainsi, "plus de la moitié résident avec un seul enfant (54 %), contre 46 % pour les mères". Le rapport note également que les pères se retrouvent moins souvent en situation de pauvreté : "22 % des enfants en famille monoparentale avec leur père sont pauvres en 2018, proportion proche de la moyenne des enfants, contre 45 % pour les enfants en famille monoparentale avec leur mère". En effet, selon les statistiques, les pères sont plus souvent propriétaires de leur logement : la moitié, contre un quart des enfants en famille monoparentale avec leur mère. En outre, 81 % des pères en 2020 contre 67 %, en 2018) et moins fréquemment au chômage en comparaison avec les mères qui sont dans la même situation. Quand ils travaillent, "les pères de famille monoparentale sont aussi plus souvent cadres que les mères (18 % contre 10 %), avec un écart plus marqué que parmi les parents en couple (en famille "traditionnelle", 22 % des hommes en emploi sont cadres contre 16 % des femmes ; en famille recomposée, ces proportions sont respectivement de 14 % et 10 %)".