Un homme remis en liberté après avoir torturé et tué sa femme

Il a tué sa compagne après l'avoir enlevée et torturée. Pourtant, Ramon Cortes a été remis en liberté le 16 janvier. L'homme, qui avait écopé de 30 ans de réclusion criminelle en première instance, était placé en détention provisoire et attendait son procès en appel depuis plus de deux ans.

Un homme remis en liberté après avoir torturé et tué sa femme
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L'un des engagements pris au cours du Grenelle des violences conjugales était de punir de manière adéquate tout auteur de féminicide. Mais il arrive que les lenteurs de la justice entravent cette volonté. Ramon Cortes, qui avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2017 pour avoir tué son ex-compagne, a été libéré le 16 janvier, nous apprend l'AFP.
La raison ? L'homme, qui avait fait appel de la décision de justice et est placé en détention provisoire depuis 7 ans, n'a pas été jugé assez rapidement. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes a décidé de le relâcher en attendant son procès en appel, qui aura lieu en avril 2020. "Le délai d'ores et déjà écoulé entre la date de la condamnation en première instance, 24 octobre 2017 et la date fixée pour l'examen en appel de la cause du 20 au 24 avril 2020, est supérieur au délai maximum de 2 ans prévu par le nouvel article 380-3-1 du code de procédure pénale permettant la détention de la personne ayant fait appel d'une condamnation de cour d'assises", a précisé la cour d'appel. 

Ramon Cortes a enlevé, torturé puis tué sa compagne

En septembre 2013, Rosine Roig, 43 ans, est menottée, enlevée, torturée par son compagnon Ramon Cortes. Ce dernier est aidé dans sa terrible besogne par sa maîtresse Sandrine Delporte. Rosine Roig décède, tuée d'une balle dans la tête par son conjoint. Quelques semaines plus tôt, elle avait décidé de quitter le père de ses trois enfants qui lui aurait fait vivre un calvaire au quotidien et l'aurait violentée à de nombreuses reprises.

Elle avait emménagé avec son plus jeune fils, de 12 ans, dans un appartement HLM, afin d'être à l'abri de son compagnon, mais celui-ci est parvenu à y pénétrer. "Il a tout cassé dedans, éventré les boîtes d'aliments dans les placards, brisé les meubles", précisait un témoin auprès du Parisien.

La mère de famille, terrifiée, avait porté plainte et avait parlé de sa situation plusieurs fois en gendarmerie. Toutefois, elle minimisait les faits, parlait de "harcèlement" et non pas de violences. La réaction de Ramon Cortes la pétrifiait. 

Ramon Cortes relâché : "un manque cruels de moyens"

Rapidement, l'homme avait reconnu avoir tué sa compagne, mais immédiatement après avoir écopé de 30 ans de réclusion criminelle en 2017 , il a fait appel. L'accusé, en attente de son procès depuis plus de deux ans, a donc été libéré à la suite d'une décision de justice de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Nîmes.

"C'est la conséquence dramatique et navrante d'un manque cruel de moyens humains et matériels (de la justice). Quand on n'est pas capables d'audiencer dans des délais normaux, on arrive à ce genre de catastrophe", a déploré auprès de l'AFP l'avocat de la famille de la victime, bâtonnier de Perpignan, qui ne remet toutefois pas en cause la décision de justice. Et de préciser à France3 Occitanie : "La famille de Rosine Roig est stupéfaite et abattue".