"52% de viols faits par des étrangers", l'hérésie des NEMESIS, féministes xénophobes
Un collectif féministe au discours haineux s'est invité lors de la mobilisation contre les violences faites aux femmes, samedi dernier. Armées de pancartes, les membres de Némésis veulent mettre en avant "les violeurs étrangers" qui sévissent en France. Un discours raciste.
Comment diviser lorsque la peur règne déjà ? Le collectif féministe Némésis, du nom de la déesse grecque de la colère et du châtiment céleste, fait polémique depuis son happening sauvage lors de la marche contre les violences faites aux femmes, le 23 novembre dernier à Paris. Ses membres présentaient, le visage couvert, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "52% de viols faits par des étrangers en Ile-de-France" ou encore "Schiappa les étrangers violeurs sont toujours là". Soit un appel à la suspicion et à la haine de l'autre, alors que le climat est déjà bien tendu dans l'Hexagone. Elle n'étaient pas les bienvenues lors de cette manifestation, dont elles ont été exclues.
Voilà pourquoi leur combat est perdu d'avance. Les seules lucides du cortège sont menacées par des fascistes qui les ont expulsés. pic.twitter.com/rBqoRIFlDH
— Psyko Sauce (@PsykoSauce) November 24, 2019
Si les membres de Némésis ne disent appartenir à aucun parti politique et assurent qu'elles sont non racistes, leurs slogans nous rappellent inévitablement les discours de la présidente du Rassemblement National Marine Le Pen. De quoi semer le doute sur l'origine (politique ?) de ce mystérieux collectif.
En effet, lors d'une interview sur LCI, Marine Le Pen a salué l'initiative de la Secrétaire d'Etat pour l'Egalité hommes-femmes, Marlène Schiappa, qui avait annoncé l'expulsion prochaine de citoyens étrangers condamnés pour violences sexistes ou sexuelles. L'élue RN en a également profité pour tenir un discours xénophobe : "En 2014, 52% des viols commis à Paris l'ont été par des étrangers". Les propos de Némésis et de la fille de Jean-Marie Le Pen se ressemblent étrangement.
Diviser pour mieux régner : Némésis, des féministes anti-immigration ?
Ce chiffre provient d'une étude menée par l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) en 2016, sur des viols commis en 2014 et 2015 à Paris, et déclarés aux autorités, sur des victimes mineures et majeures. Comme Aurélien Anglade et Marine Valzer, auteurs de ce rapport, l'affirment,"les trois quarts des mis en cause pour des viols sur mineures sont de nationalité française et, pour les viols sur des victimes majeures, un peu plus de la moitié sont de nationalité étrangère". Le raccourci emprunté pour balancer ces chiffres ne peut donc que mener à une impasse!
"Seulement entre 11 et 15% des victimes de viol déposent plainte. Je n'ai eu accès qu'à celles qui ont déposé plainte. C'est en ça que (l'étude) n'est pas représentative de l'ensemble des victimes de viol", précise Aurélien Anglade, interrogé par l'AFP, qui ajoute que Marine Le Pen fait une "généralité". Si la présidente du Rassemblement National n'a plus besoin de faire le buzz pour se mettre en avant, ce n'est peut-être pas le cas de Némésis, ce jeune collectif sorti de nulle part. La tentative de ces femmes serait-elle donc vaine?