Karine et Vincent Perez : "Nous avons vécu des moments merveilleux sur ce tournage" "C'est un film sur les autres"

Profondément humain, le film aborde des sujets forts, comme la maladie, la prostitution, ou le désir de maternité. Les personnages vont tour à tour devoir faire face à leur destin.

Quel est le message du film ?
Karine : C'est un film sur les autres, pour les autres. On réalise que sans le regard de l'autre on n'est rien et c'est cela qui fait les grandes familles.
Ce qui m'a inspirée dans la construction de l'histoire, ce sont les relations humaines. C'est ce qui me passionne, m'obsède. Faire un film, c'est rassembler ses obsessions et c'est ce que j'ai fait. Ici, je montre que l'on est entièrement responsable de sa vie. Quand nous sommes démunis, il faut rester debout, en mouvement, car je pense sincèrement que l'on peut changer les choses, un peu comme le dit Obama !

Vincent : Les personnages ont tous en commun d'être à un moment charnière de leur existence. On les voit, chacun à leur manière, faire un pas et dépasser ou non, ce moment. Je pense que dans la vie, il y a des conversations que l'on doit avoir pour avancer dans la relation avec l'autre.  Par exemple, parfois, on craint de poser la vérité, de dire les choses à ceux qui nous sont proches. Mon personnage est pleinement dans ce dilemme car il va apprendre des choses incroyables qui bouleverseront sa vie à tout jamais. Parfois, on croit être quelqu'un, et en l'espace de deux heures, la vie bascule.

Vincent, vous n'avez pas ressenti d'appréhension pour jouer le rôle de quelqu'un qui apprend la maladie incurable d'un proche ?
Vincent : Ce qui me plaisait dans ce rôle c'est le basculement d'un état à un autre. Il vit un moment de légèreté avec sa femme, et en quelques secondes tout bascule quand elle lui apprend qu'elle est gravement malade. C'est ce changement d'état qu'il fallait faire exister et qu'il était difficile d'appréhender, ça me faisait peur, il fallait que je sois juste. A partir de l'aveu de ma femme dans le film, mon personnage devait reconstruire une famille. Pas si évident...