Jean Pierre Mader admiratif de Goldman et petit tacle à Sardou "qui vit dans le passé" (exclu)

Macumba, Disparue, Jalousie... des tubes qui ont rendu célèbre Jean-Pierre Mader dans les années 80. 40 ans plus tard, cet artiste toulousain raconte leur histoire mais aussi son parcours dans son premier ouvrage autobiographique. Nous avons échangé avec cet artiste enchanté de revenir sur scène avec Stars 80 !

Jean Pierre Mader admiratif de Goldman et petit tacle à Sardou "qui vit dans le passé" (exclu)
© Domine Jerome/ABACA

Chanteur, auteur-compositeur-interprète et producteur toulousain, Jean-Pierre Mader a connu un immense succès dans les années 1980 avec des tubes qui ont traversé les décennies comme que Macumba ou Disparue. Il a aussi travaillé pour des grands noms de la chanson française comme Michel Fugain, Françoise Hardy ou encore Bernard Lavilliers. Il raconte aujourd'hui son parcours dans l'ouvrage On connait ma chanson (Ed. Privat). Nous avons échangé avec Jean-Pierre Mader qui nous a parlé de son admiration pour Jean-Jacques Goldman, de son bonheur de retrouver ses copains lors de la tournée Stars 80 et de ses parents qui n'ont pas eu le bonheur de le voir en pleine lumière.

Vous avez un point commun avec Jean-Jacques Goldman : vous dites qu'avant de remonter sur scène dans Stars 80, elle ne vous manquait pas

Jean-Pierre Mader. Je me trouve beaucoup de similitudes avec Jean-Jacques excepté le talent peut être (rires). Je le connais bien et je l'aime beaucoup. J'ai commencé dans les années 80 avec un patron comme Jean-Jacques et cela m'a donné un axe car il était simple et n'avait pas de Rolls. Il a donné un tempo à toute une génération en montrant une voie de simplicité, de gentillesse et d'humanité. Nous avons tous été impressionné par son côté hors du temps et hors mode. Il m'a beaucoup influencé et m'a montré le chemin à suivre au niveau professionnel

Pensez-vous comme Michel Sardou que c'était mieux avant ?

Jean-Pierre Mader. Pas du tout ! J'aime beaucoup Michel Sardou mais je vis avec le passé et pas dans le passé. Je dis toujours que ce sera mieux demain. Quand on est musicien, il faut être insouciant. Les années 80 sont revenues à la mode car leurs tubes sont des marqueurs de vie. Ces chansons ont accompagné les gens dans leur vie et dans leurs jours heureux. Dans le public des concerts de Stars 80, il y a des jeunes et des moins jeunes : des mamans, des grands-mères, des oncles, des tantes car ces tubes touchent toutes les générations.

Qu'est-ce qui vous plait dans Stars 80 ?

Jean-Pierre Mader. Jouer avec les copains !  Si j'étais seul, je ne le ferais pas car je n'aurais pas le courage. J'aime faire la promotion car nous sommes ensemble. C'est l'une des plus grosses tournées françaises et elle existe depuis 17 ans. C'est un véritable aventure de vie. Je revois Sabrina, William de Début de soirée, le groupe Émile et Images de Toulouse. Nous sommes une bande et nous sommes conscients que c'est un privilège de continuer à faire de la musique à plus de 60 ans. Quand on commence la musique, on a l'impression que c'est un 100 mètres et en fait c'est un marathon. Au début, je sprintais et après j'ai pris une autre foulée, j'ai quitté l'autoroute car j'avais envie de bien vieillir dans la musique. Je suis plus près de la sortie que de l'entrée de ce métier. Stars 80 me permet de bien vieillir et de dire au revoir aux gens d'une certaine façon.

Stars 80 vous permet aussi de rencontrer votre public : est-ce que c'est important ?
Jean-Pierre Mader. Oui car on réalise qu'on amène beaucoup de bonheur aux gens. Je ne m'en suis pas rendu compte au début. Je ne pensais pas que la musique pouvait avoir ce pouvoir. Au début une chanson comme Macumba par exemple était un tube. Maintenant c'est devenu un standard. Comme les autres, c'est une chanson ever green (toujours verte) car elles ont accompagné la vie des gens. Elles sont devenues la bande son d'une époque. J'adore amener ce bonheur aux gens : je suis ravi quand je vois tous ces visages qui s'éclairent à la fin du spectacle quand on allume les lumières. Je me dis que c'est peut être ça qu'être musicien.

La musique occupe une grande partie de votre vie. Continuez-vous à en faire ?

Jean-Pierre Mader. Je n'arrête jamais et j'ai une pièce dédiée à la maison. Je joue avec des copains. La musique est un langage : lors d'un voyage à Ciba j'ai fait signe au gars qui jouait dans le café que je pouvais prendre la basse et j'ai joué pendant une heure des standards de jazz et de blues. J'ai aussi fait des bœufs avec Manu Dibango au Niger alors qu'on ne se connaissait pas. Je ferai toujours de la musique. J'ai un petit fils qui a deux ans et je lui joue de la guitare. C'est un moyen de communiquer avec lui.  La musique fait partie de ma vie : je suis un véritable bible dans ce domaine mais j'écoute aussi tout ce qui sort et  la jeune génération. Elle a été le grand voyage de ma vie. 

 

Votre mère n'a pas assisté à votre succès. Le regrettez-vous ?

Jean-Pierre Mader. C'est un grand regret de ma vie. Elle est morte quand j'étais encore un peu un adolescent attardé. Mes parents ne m'ont pas connu rencontrer le succès et avoir une forme de sérénité financière. Je n'ai pas pu dire au revoir à ma mère et cela me manquera toute ma vie. Mais elle est tout le temps avec moi. Quand j'ai quelque chose de positif dans ma vie ou quand j'ai été papa, j'ai pensé à elle et j'en parle souvent à mes enfants. Elle est présente dans ses vibrations. Sans être très religieux, je pense vraiment que les êtres aimés restent avec nous. 

Interview exclusive ne pouvant être reprise sans la mention du Journal des Femmes.