Emmanuelle Béart, victime d'inceste : elle révèle l'horreur… "C'est aussi violent que ça, les séquelles restent plantées là"

Emmanuelle Béart brise le silence. La comédienne de 60 ans a été victime d'inceste durant son adolescence. Dans un documentaire qu'elle a coréalisé, elle s'est confiée sur l'horreur qu'elle a vécue pendant plusieurs années...

Emmanuelle Béart, victime d'inceste : elle révèle l'horreur… "C'est aussi violent que ça, les séquelles restent plantées là"
© JP PARIENTE/SIPA

Emmanuelle Béart a vécu l'enfer de ses 11 à 15 ans. Comme un Français sur dix (selon un sondage Ipsos publié en 2020), l'actrice a été victime d'inceste. Pour la première fois, elle prend la parole dans le documentaire Un silence si bruyant, qui sera diffusé sur M6 ce 24 septembre, et que la comédienne a co-réalisé avec Anastasia Mikova.

Emmanuelle Béart victime d'inceste : "Tu déchires sans bruit ma chemise de nuit"

"J'ai 11 ans, c'est la nuit, j'en suis sûre. Tu déchires mon sommeil comme tu déchires sans bruit ma chemise de nuit. Comme si cet arrêt dans le temps, ce silence polaire te laissait tout l'espace. Et comme si déjà il était inscrit que personne jamais ne témoignerait", a-t-elle confié dans le documentaire, alors qu'elle était assise avec des anonymes.

Et de poursuivre son témoignage glaçant : "J'ai très froid. Aucun cri ne sort de ma bouche, les mots ne se forment pas dans ma bouche, ma bouche est cousue. Quand il fait jour à nouveau, tout semble intact, comme si de rien n'était".

Si la comédienne de 60 ans ne dévoile pas l'identité de son bourreau, elle précise tout de même qu'il ne s'agissait pas de son père Guy Béart, décédé en 2015, ni de sa mère l'ex-mannequin Geneviève Galéa. "Et si mon père, ma mère, mon école, mes amis ne voient rien, c'est que tout peut recommencer. Et tu recommenceras pendant quatre ans", a-t-elle précisé.

Emmanuelle Béart, sauvée par sa grand-mère : "Je n'aurais pas réussi à vivre"

Lorsqu'Emmanuelle Béart a eu 15 ans, sa grand-mère a fini par découvrir qu'elle vivait un calvaire. Elle l'a donc exhortée à quitter la ville de Cogolin, dans le Var, où elle résidait avec sa mère, et monter en région parisienne au côté de son père, afin d'échapper à son agresseur. La vieille dame, décédée à 107 ans en 2011, lui a sauvé la vie : "Si ma grand-mère n'était pas intervenue, et si on ne m'avait pas mise dans ce train à l'âge de 15 ans pour rejoindre mon père, je ne suis pas certaine que j'aurais réussi à vivre, c'est aussi violent que ça, c'est aussi réel que ça".

Emmanuelle Béart garde des "séquelles" dans son "ADN"

Mais si les agressions ont cessé, le cauchemar s'est poursuivi dans son esprit.... jusqu'à maintenant. "Aujourd'hui, les séquelles restent plantées là, dans mon ADN. Mes nuits sont blanches les unes après les autres. Je hurle dans le silence comme des millions d'autres que personne n'entend", a-t-elle déploré dans le documentaire, dans lequel elle recueille les témoignages de femmes ayant vécu l'horreur.

C'est grâce à ses témoignages qu'Emmanuelle Béart a choisi de libérer la parole. "Je ne pouvais plus me taire et je les en remercie. […] Ce film existe. Je ne sais pas encore quelles répercussions il aura sur moi, mais je sais que je l'ai fait aussi par amour pour l'enfant que j'ai été", a conclu l'actrice.