Rencontre 100 % bonne humeur avec Jean-Paul Rouve et Annie Cordy

Jean-Paul Rouve a dirigé Annie Cordy pour "Les Souvenirs", en salles le 14 janvier. Dans cette touchante adaptation du livre de David Foenkinos, la Belge met de côté sa joie de vivre communicative et interprète une grand-mère qui fuit la maison de retraite. Entretien tout sourire avec deux grands facétieux.

Rencontre 100 % bonne humeur avec Jean-Paul Rouve et Annie Cordy

Les Souvenirs, au cinéma le 14 janvier, est le troisième film de Jean-Paul Rouve en tant que réalisateur. Pour porter à l'écran le roman de David Foenkinos, l'ancien Robin des bois s'est entouré de grands noms : Michel Blanc, Chantal Lauby et Annie Cordy. C'est avec cette dernière que nous le rencontrons pour évoquer de cette émouvante histoire familiale. Une comédie dramatique qui réchauffe les cœurs en temps de crise.
A 86 ans, Annie Cordy n'a rien perdu de son panache. Elle arrive fidèle à ce qu'on imagine : souriante, en fredonnant une chanson guillerette. "En même temps c'est mon métier", plaisante-t-elle d'emblée. Et Jean-Paul Rouve de rire à l'unisson, un regard attendrissant posé sur celle qu'il a dirigé entre Etretat et Paris. Dans Les Souvenirs, l'ancienne meneuse de revue prend des airs plus graves pour camper le rôle de Madeleine, grand-mère qui fugue de la maison de retraite dans laquelle ses fils l'ont placée. Interview d'un binôme, jovial, complice, qui a décidément le mot pour rire.

Le Journal des Femmes : Pourquoi Annie Cordy dans le premier rôle ?
Jean-Paul Rouve
 : J’y ai pensé tout de suite, au début de l’écriture. Je l’ai toujours beaucoup aimée, même si maintenant que j’ai appris à la connaître c’est plus dur (sourire taquin). Annie en Madeleine, c’était une évidence et je suis ravi que les gens qui ont vu le film me le confirment. Quand on choisit un acteur et que tout le monde vous dit "Ca ne pouvait être qu’elle", c’est formidable.

Annie, vous vous reconnaissez en elle ?
Annie Cordy : Pas vraiment, mais j’aime bien m’imposer dans des personnages différents de ce que je suis en réalité. Quand on me propose de nouvelles choses, je suis ravie. Et j’essaie de faire de mon mieux, même si j’ai le trac ! Quel métier à la noix… J’avais une peur terrible, heureusement que j'étais bien dirigée. Même s’il ne faut pas le dire au réalisateur, il risque de prendre la grosse tête. Surtout toi (en regardant Jean-Paul Rouve, qui rigole) !

Le film vogue entre rire et tristesse, espoir et mélancolie... Ces sentiments peuvent-ils vraiment s'accorder ?
A. C.
: Bien sûr, la vie n’est faite que de ça !
J-P. R. : On a tous eu un fou rire à un enterrement. On est emmerdés de pouffer, mais on n'y peut rien. Je voulais retranscrire ce mélange-là, qu’on ait un sentiment de réalité.

L'affiche du film © UGC Distribution

Si vous ne deviez garder qu'un souvenir du tournage ?
J-P. R.
 : Pour moi c’était la scène de l’école, avec les enfants, parce que je ne maîtrisais rien. On leur a fait croire qu'Annie était une dame qui était en classe ici quand elle était petite et qu'ils devaient préparer des questions pour elle. Ils ne savaient pas si c’était une fiction ou un reportage. J’étais sur un fil, dans l’impro. C’est très satisfaisant de voir que ça marche.
A. C. : Alors qu'avec les comédiens, ça ne fonctionne pas toujours ! On est de vraies têtes de cochon, on ne comprend pas ce que veut le réalisateur... Lui, il a la science infuse (sourire) ! Heureusement qu’on s’amuse !
J-P. R. : C'est le but : faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux.

Annie, n’êtes-vous pas lasse qu’on vous rabâche sans cesse Tata Yoyo ?
A. C.
 : J’avais qu’à pas la chanter ! Quand je rencontre des mômes de 5-6 ans qui la fredonnent et que je leur dis "tu ne devrais pas connaitre cette chanson-là", ils me répondent "c’est ma mamie qui m’a appris". J'en suis ravie ! Tu portes ce que tu as fait ou tu ne portes pas. 
J.-P. R. : Annie est très respectueuse du public. C’est beau à voir. De toute façon, c'est lui qui choisit. S'il décide que Tata Yoyo c’est pour toute la vie, c’est comme ça.

Quelle est la principale qualité de l’autre ?
A. C. : Jean-Paul est très patient. Sous ses airs comme ça, qui dit toujours des bêtises… Il dirige bien, il vous laisse faire et ensuite il vous guide. Il a la manière pour dire les choses sans vexer. Je l’appelle "cœur sur patte".
J-P. R. : Annie a beaucoup d’humanité. Quand quelqu’un a une grande carrière comme elle, ce n’est jamais par hasard.
A. C. : "Partage", voilà un mot que j’adore ! Si vous n’ouvrez pas les bras, comment voulez-vous que les gens aient envie de venir auprès de vous ?

Annie Cordy dans Les Souvenirs © Etienne George / UGC Distribution

Mini portrait chinois : si vous étiez…

Une chanson : J-P. R. : Freedom Papa. C’est ma préférée à cause des couettes qui se lèvent !

Une ville : A. C. : Paris. Et Bruxelles, parce qu’on est "tout droit dehors" (avec l'accent belge), comme on dit chez nous !

Un vice : A. C. : Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne cavale pas (ce n’est plus de mon âge), je ne mange pas trop, je ne me drogue pas. J’ai jamais essayé…
J-P. R. : Tu devrais, il faut bien commencer un jour !

Regardez la bande-annonce des Souvenirs, de Jean-Paul Rouve, avec Annie Cordy, Michel Blanc, Chantal Lauby et Mathieu Spinosi. Au cinéma le 14 janvier :

"Bande-annonce, Les Souvenirs"