Inès de La Fressange au musée Grévin : l'interview poupée de cire

Le musée Grévin agrandit sa famille en faisant entrer quatre icônes mode : Inès de la Fressange, Chantal Thomass, Coco Rocha et Cara Delevingne. A cette occasion, nous avons pu interviewer Inès de la Fressange auprès de sa statue de cire.

Inès de La Fressange au musée Grévin : l'interview poupée de cire
© Yann Deret

Ce fût un excellent moment passé en compagnie d'Inès de La Fressange, une femme qui ne se prend jamais au sérieux et ne semble pas avoir conscience de sa très grande notoriété. Elle nous a parlé de sa statue et des réactions de ses filles à cette nouvelle avec l'humour et la décontraction qu'on lui connait. Inès, tout comme sa statue, était vêtue pour l'occasion d'un pantalon blanc Isabel Marant, d'un blazer noir Uniqlo et de souliers style slippers en velours lisse bleu marine de la maison dont elle est l'égérie, Roger Vivier. Voici ce qu'elle nous a raconté...

Qu'est-ce que ça vous fait d'être officiellement immortalisée comme icône mode dans cette grande institution qu'est le musée Grévin ?
(Elle nous répond en recoiffant sa statue) C'est dingue, c'est une sacrée institution en effet ! J'étais super flattée et pour mon égo c'est génial ! Et puis en plus il n'y a pas n'importe qui ici, il n'y a que du beau monde.

Et si vous deviez choisir une personne de l'univers de la mode pas encore présente au musée Grévin qui devrait, selon vous, avoir sa statue de cire, qui serait-ce ?
Ecoutez, il y a un jeune créateur qui s'appelle Elie Top (petit protégé d'Alber Elbaz qui a débuté comme designer joaillerie chez Lanvin et qui vient de monter sa propre maison cette année). Il a beaucoup de talent et aura sans doute un jour sa place ici, quand son nom sera connu du grand public.
Et c'est ça d'ailleurs qui est intéressant dans la mode, c'est qu'il y a toujours des jeunes talents dont les noms sont totalement inconnus mais qui seront adulés plus tard.
Donc, au final, ce qui serait intéressant, à l'image du "soldat inconnu", ce serait d'imaginer une statue toute blanche qui serait la statue du créateur inconnu. Ce serait une belle symbolique pour tous les créateurs qui n'ont pas leur statue de cire et qui le mériteraient.

Et vos filles, ça leur fait quoi d'avoir une maman en cire en plus de la vraie ?
Déjà, tout de suite, elles ont dit "quelle horreur !", parce qu'une maman c'est le contraire d'un personnage en cire, une maman c'est comme un gros polochon...
Du coup il y en a une qui est en train de travailler sur son concours blanc qui a lieu demain et qui s'est donc excusée de ne pas être là, et l'autre qui est en classe nature avec son école. Je leur ai donc évité ça ce soir.

Elles ont déjà vu votre statue en photo ?
Ah non non non, ça n'est pas Sunset Boulevard à la maison ! N'imaginez-pas que le soir, je rentre avec mes articles, mes photos et que je leur montre en leur disant "vous avez vu ? Y'a Maman en couverture !". D'ailleurs, à ce propos, en décembre j'ai fait la couverture du Vogue. Et hier, en accompagnant la petite à l'aéroport, je lui dis "Ah mais le Vogue on ne l'a pas à la maison, je vais l'acheter !", et elle m'a dit, agacée "Ah non Maman, au secours ! Tu ne vas quand même pas aller acheter le journal avec ta tête dessus !". Il n'y a aucune photo de moi à la maison et je ne me vante pas auprès de mes filles de ce que je fais.

Et que pensez-vous de la ressemblance de votre statue avec vous-même ? Vous êtes-vous découverte des défauts à travers elle ?
Je trouve que le résultat est étonnamment bien fait. Regardez-là, j'ai une petite tâche sur la joue que je vois tous les matins quand je me maquille, et bien elle est aussi sur ma statue.
J'étais assez fascinée parce que je me reconnaissais bien, mais en même temps, c'était déstabilisant car je me suis dit "C'est l'effet que je donne aux gens, c'est ça qu'ils voient de moi", et ça c'est très troublant. Finalement, même si j'ai l'impression d'avoir mûri, appris avec la vie, j'ai vraiment l'impression d'avoir gardé mon âme d'enfant. Mais là je me rends compte que les gens, eux, voient une dame quand ils me regardent.
Bon, mais en plus (nous dit-elle avec humour et second degré), ils se sont quand-même un tout petit peu trompés à Grévin : ils ont rajouté des rides que je n'ai pas. Mais ma statue, elle n'a pas de Revitalift (soin anti-âge de L'Oréal dont Inès est l'égérie), c'est ça le problème ! Vous voyez toutes ces petites rides qu'elle a autours des yeux (en nous montrant le visage de sa statue), et que je n'ai absolument pas : bon, y'a eu des boulettes de faites par Grévin... Il faut le dire ! Mais bon, les dents c'est bien, mon dentiste va être très très content : son travail aussi est immortalisé.

Et qu'est-ce que vous trouvez de plus réussi dans votre statue ?
La montre est impeccable ! Et puis je leur avais glissé un petit billet pour qu'ils enlèvent ça (en nous montrant son ventre), et ils ont été très gentils, c'est très réussi.
Non mais là je rigole mais c'est vraiment très bien fait. Il y a une intervention humaine dans ce travail qui fait qu'il y a une véritable ressemblance. Un simple moulage de plâtre n'aurait pas du tout donné le même rendu. C'est fascinant de voir tout le processus de création d'une statue à Grévin : tous les cheveux ont été plantés un par un ! Et ma maquilleuse est venue, mon coiffeur aussi. C'est incroyable le boulot, on n'imagine pas ce que c'est pour obtenir cette qualité de ressemblance.
(Puis elle nous parle de la tenue de sa statue qui est identique à la sienne) En tout cas, elle, elle a eu de la chance car elle a réussi à trouver cette veste chez Uniqlo alors qu'elle est en rupture de stock : elle a été pistonnée. Et par contre, pour les souliers, j'ai mis les noirs alors que ce sont des bleus sur ma statue. J'avais oublié donc il y en a des bleus qui doivent arriver d'une seconde à l'autre pour être parfaitement raccord : c'est un peu la panique là !

le personnage d'ines de la fressange 151214@yann deret
La statue de cire de Inès de La Fressange enfin au musée Grévin © Yann Deret
chantal thomass et chantal thomass ã  grã©vin 151214@yann deret
Chantal Thomass et sa statue de cire au musée Grévin © Yann Deret
img 1485
La statue de cire de Cara Delevingne débarque au musée Grévin © Mathilde Bouthier de La Tour