Après 100 ans sans évolution, ce détail qui orne nos pantalons change pour de bon : impossible de les regarder comme avant
Un changement de taille… pour un détail.
Sur la planète fashionista, si le diable s'habille en Prada, il se cache aussi dans les détails. Dernièrement, une révolution phénoménale a ainsi vu le jour sans qu'on s'y attarde. La raison ? Elle tient en un minuscule détail. Cet élément qui orne tous nos pantalons, blousons et autres vêtements, a donc subi un changement majeur, après plus d'un siècle d'immobilisme stylistique. On l'apprécie davantage pour son côté pratique que pour son aspect esthétique.
Là sans être là, on le voit sans le voir : dans la hiérarchie fashion, il n'atteint même pas le rang d'accessoire. Un mouvement de bas en haut suffit pourtant à délivrer tout son pouvoir : il ouvre les vestes quand les températures atteignent des sommets, ferme les blousons quand le froid pointe le bout de son nez, facilite le fait d'enfiler ou de désenfiler son pantalon préféré. Vous l'aurez compris, ce détail n'est autre que la fermeture éclair.
Identique depuis 1910, elle change finalement d'apparence sous l'impulsion du fabricant japonais YKK, leader hégémonique qui conçoit la moitié des produits du marché. La nouvelle version de la fermeture éclair se déleste de sa légendaire bande de tissu et se fait plus discrète, plus souple, plus légère. Les rangées de dents, jadis maintenues ensemble grâce audit bout de tissu, sont repensées afin de se fermer sans l'aide de cet élément désormais superflu. Dans quelques années, la bande que vous voyez au milieu de votre veste aura donc quasiment disparu.
Cette technologie a un nom : "Airystring". Grâce à elle, la fermeture éclair ne se superpose plus au vêtement, mais s'y intègre totalement, en se cousant directement au tissu. Une avancée majeure dans une époque où le seamless et le sans-couture règnent en maître sur les podiums de la fashion sphère. Les tissus de l'industrie se faisant de moins en moins épais aujourd'hui - surtout dans le segment de la mode technique -, cette nouvelle fermeture s'aligne sur cette légèreté pour ne pas gâcher l'esthétique de la pièce.
Autre point fort et non des moindres ? Son côté économique et écologique : "cela réduit le travail des couturiers, ainsi que l'usage des fibres et la consommation d'eau liée à la teinture (...) Et donc les émissions de C02", explique Makoto Nishizaki, vice-président Application Development chez YKK.
Mais comment cela s'applique en pratique ? Cette technologie nécessite une machine à coudre spécifique. Car pour imaginer cette innovation, YKK s'est associé au fabricant de machines à coudre JUKI Corporation. Il faudra donc quelque temps avant qu'elle ne soit adoptée par tout le monde. Pour l'heure, seuls les labels techniques ayant fait de l'innovation leur motto - The North Face, entre autres -, y ont recours.