C'est le putsch de la Fashion Week : une marque culte de voitures s'impose dans la mode à la surprise générale
On pensait avoir tout vu, mais les podiums et les rues ont plus d'un tour dans leur sac.
La dernière Fashion Week milanaise a apporté son lot de surprises. Profanes de la mode comme experts de la modosphère ont été éblouis par des propositions stylistiques de haute voltige. Si le défilé Giorgio Armani était évidemment au cœur de toutes les fashion conversations - en raison de la mort du célèbre designer -, un autre label a attiré l'attention des yeux non avertis. Quel fut leur étonnement en découvrant que cette marque automobile défilait elle aussi à la Fashion Week !
Connue pour équiper les coureurs les plus courus de la Formule 1 - dont Charles Leclerc -, cette célèbre griffe fait bien dans la mode haut de gamme. Et on ne parle pas de merchandising avec casquettes et autres accessoires, mais d'une vraie collection de prêt-à-porter qui habille hommes et femmes. Iconique et made in Italy, elle est reconnaissable à ses deux couleurs primaires, parmi les plus vibrantes de la palette chromatique. Jaune et rouge, avec un cheval qui s'apprête à galoper à toute vitesse… Vous l'aurez compris, il s'agit de Ferrari.
Si l'univers automobile déteint sur tous les podiums et gagne du terrain dans tous les magasins - la faute à la tendance F1 -, jamais vraiment une marque de voitures n'avait tenté un tel putsch. Sans un bruit, Ferrari propose ainsi une ligne de prêt-à-porter haut de gamme depuis 2021. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle sait très bien s'entourer. À son dernier défilé Printemps-Été 2026, les it-girls les plus en vue de la fashion planète se sont succédées sur runway : Iman Hammam, Amelia Gray...
Mais pourquoi se lancer dans la mode quand tout lui réussit ? Un moyen pour la griffe emblématique de se rapprocher des conquis et de renforcer son capital sympathie, tout comme le font les maisons de couture avec les licences de produits. Un rouge à lèvres Dior coûte bien moins cher qu'un sac griffé. Vendre ce produit de beauté, c'est permettre aux fans de toucher du bout des doigts le luxe auquel ils n'ont normalement pas accès.
Car si Ferrari fait rêver et que tout le monde la connaît, peu de personnes peuvent acheter une voiture dopée du célèbre blason avec étalon. Cette collection, "c'est plutôt pour ceux qui aiment la marque et qui souhaitent s'impliquer d'une manière ou d'une autre", expliquait Rocco Ianonne, directeur créatif (GQ).
Pour le label, cela l'ancre davantage dans l'imaginaire et renforce son "soft power". Une légère ouverture vers "le bas" qui ne dilue pas son image de luxe, bien au contraire : on reste sur du prêt-à-porter premium qui défile sur podium. Les créations de la griffe sont accessibles à des tarifs qui comptent en moyenne quatre chiffres. C'est toujours ça de pris, par rapport à un bolide qui en compte six…