Des années à payer trop cher sans le savoir - les experts révèlent une vérité dérangeante sur nos vêtements
Dans la modosphère, les prix sont aussi trompeurs que les apparences. Acheter un vêtement au prix fort ne garantit pas sa qualité ; bien au contraire. L'avis des experts.
Dans la modosphère, les scandales sont innombrables et les fashion finissent de plus en plus fâchés. Ces dernières années, c'est surtout sur la qualité des vêtements que les marques de mode finissent éclaboussées. Si l'ultra fast fashion est facilement épinglée par les individus qui la voient comme le bas du panier ; il semblerait que toute l'industrie soit touchée par ce souci de qualité - prêt-à-porter bon marché comme haut de gamme. Le prix ne fait donc pas la qualité ; au même titre que l'habit ne fait pas le moine. Un constat défendu par plusieurs experts du secteur, dont Gauthier Borsarello, directeur créatif chez Fursac.
"Le rapport qualité prix a disparu naturellement du marché. À l'époque : cher = bien ; pas cher = pas bien. C'était aussi basique que ça. Maintenant, les lignes sont beaucoup plus floues parce qu'ils vendent des produits très chers qui ne sont pas forcément de qualité", explique ce dernier à nos confrères des Echos.* Il suffit de regarder du côté de la composition des vêtements pour en avoir le cœur net. Le premier critère de qualité concerne la matière.

"Si c'est une composition naturelle, cela veut dire que le vêtement sera de bonne qualité", nous expliquait il y a quelques mois Nawal Rmili, fondatrice du label YZA. On apprenait alors que 70% de matière naturelle - 30% de matière synthétique était un bon compromis. Or, certains vêtements haut de gamme ont une composition qui respecte à peine ces chiffres.
La griffe Miss Rosier par exemple, affiche fièrement un positionnement premium avec pièces "faites sur commande", mais sans forcément en incarner la qualité. La pièce qui scandalise en termes de rapport qualité-prix ? La maxi robe de gala "Flavie".
68% polyester, 32% nylon, le tout vendu... 519,95 euros. Une composition similaire aux robes made in AliExpress vendues dix fois moins chères. Mais elle n'est pas la seule marque dont les prix élevés ne reflètent pas la qualité des produits : il y a aussi Oh Polly, House of CB…
Alors bien sûr, les fibres synthétiques ont l'avantage d'être solides et de bien résister au temps, mais on s'étonne simplement que des vêtements 100% polyester affichent un prix aussi exorbitant quand on sait que la matière et la fabrication n'ont coûté que très peu d'argent aux marques à la base (pour rappel, le polyester coûte deux fois moins cher que le coton).*
D'autres critères comme la coupe, les coutures, les finitions ne sont pas forcément respectés par les labels mode bas comme haut de gamme. Sans évoquer le nom de la marque, nos confrères de Radio Télévision Suisse ont soumis à une designer plusieurs tee-shirts avec un positionnement prix différent. Après analyse approfondie, l'experte a confié avoir "l'impression qu'ils sont tous faits au même endroit, tous pareils". Un constat qui ne sort pas de nulle part, puisque les usines se trouvent souvent aux mêmes endroits...