Après 31 ans de disparition, on a fini par l'oublier - cette maison de mode française signe son grand retour au sommet

Iconique, elle a marqué l'Histoire de la mode à tout jamais. Son empreinte stylistique a fini par s'amoindrir au fil des années, avant de définitivement s'effacer dans les 80's. Ressuscitée en 2018, elle est désormais sur toutes les célébrités.

Après 31 ans de disparition, on a fini par l'oublier - cette maison de mode française signe son grand retour au sommet
© Bertrand-Hillion Marie-Paola/ABACA

Le monde de la mode est peuplé de Belles au bois dormant qui ne demandent qu'à être réveillées par un prince charmant aux allures de couturier de talent. Ainsi, innombrables sont les maisons de mode qui, après avoir connu la gloire voire marqué l'histoire, finissent par s'éteindre sans crier gare. Madeleine Vionnet ou encore Schiaparelli ont toutes connu ce funeste sort avant de renaître quelques années plus tard.

Née en 1914, cette maison française iconique a fini par disparaître des radars en 1987 avec le départ de Christian Lacroix, son ultime directeur artistique. Relancée en 2018, son défilé Haute Couture printemps-été 2026 l'a finalement remise au cœur de toutes les conversations stylistiques. Elle figurait donc dans le top 5 des marques les plus recherchées sur Tagwalk la semaine suivant son runway. Cette maison oubliée puis ressuscitée n'est autre que Patou.

Durant les années folles, la griffe s'épanouit aux côtés de créatrices emblématiques telles que Coco Chanel ou Jeanne Lanvin. Elle accompagne les femmes dans leurs activités sportives, leur liberté de mouvement et leur émancipation finalement. Jean Patou va même jusqu'à habiller l'une des plus connues d'entre elles : Suzanne Lenglen. Tenniswoman muée en muse, il lui taille des uniformes sur mesure à la limite de la désinvolture, composés de jupes plus courtes et de hauts moins couvrants que ceux admis à l'époque.

Un ADN athleisure et sportswear chic qui a plutôt bien vieilli et qui est plus que pertinent aujourd'hui ; ce qui explique en partie cette renaissance réussie. Mais ce sont aussi les choix stratégiques de la griffe qui lui donnent accès à cette belle embellie. LVMH, qui l'a rachetée en 2018, choisit comme directeur artistique un profil habitué à redynamiser des marques endormies : Guillaume Henry. Le créateur est connu pour avoir donné une seconde vie aux labels Carven et Nina Ricci. Sous son impulsion créative, des iconiques de la marque naissent, à l'image du sac "Le Patou". Les fashionistas les plus en vue l'ont à leur bras : Camille Charrière, Flora Coquerel, Katie Holmes… 

L'identité de la marque s'enrichit aussi d'une joie candide, qui détonne d'une sphère de la mode parfois moralisatrice : "lancer une griffe joyeuse qui ne donne pas de leçon pourrait être un pari payant", expliquait alors Benjamin Simmenauer, professeur à l'Institut français de la mode, à nos confrères du Monde.

Dans les campagnes publicitaires, les mannequins et égéries sourient, rient, s'habillent de malice : une spontanéité qui casse les codes d'une mode réputée comme figée sur papier glacé, trop parfaite pour être vraie. Et pour l'instant, c'est un franc succès.