Jennyfer va disparaître dans ces villes : votre boutique est-elle concernée ?

Entre 2019 et 2022, Jennyfer fermait 180 magasins. D'autres boutiques s'apprêtent à connaître le même destin dans les mois prochains. Découvrez lesquelles.

Jennyfer va disparaître dans ces villes : votre boutique est-elle concernée ?
© uxsj_ph / Unsplash

Quelle adolescente française peut affirmer sans sourciller qu'elle n'a jamais porté des vêtements griffés Jennyfer ? Depuis sa naissance en 1985, la marque tricolore peut se targuer de toucher toutes les générations, de tout horizon. Les jeunes filles de la capitale, de banlieue parisienne ou encore les provinciales : l'hégémonie stylistique de la griffe restait jusqu'alors non menacée… Mais c'était sans compter sur la crise du prêt-à-porter qui sévit depuis quelques années.

En 2023, elle finit ainsi par faire partie des 32 enseignes du textile et de la chaussure faisant l'objet d'une procédure judiciaire (LSA Conso). Parmi elles, on trouve notamment le label Kaporal, qui a définitivement baissé le rideau un mois plus tôt, malgré un plan de continuation cumulant stratégie de relance et mesures de restructuration pour le sortir d'affaire. Ce mercredi 30 avril 2025, c'est officiellement au tour de Jennyfer de demander sa mise en liquidation judiciaire. Auprès de l'AFP, la direction a expliqué que "l'explosion des coûts, la baisse du pouvoir d'achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable" (Capital.fr).

Pour rappel, entre 2019 et 2022, elle perdait déjà du terrain avec 180 fermetures de magasins (juin 2023, Le Figaro). Sur les 220 boutiques restantes sur le territoire français (août 2024, Le Figaro), deux franchisés ont fermé leurs portes en ce début d'année (Actu.fr) :

- Jennyfer de Neufchâtel-en-Bray (76)
- Jennyfer d'Abbeville (80)

Pour se sortir de la difficulté, l'enseigne a tout tenté : nouvelle image repensée, changement de nom en 2019 (de "Jennyfer" à "Don't call me Jennyfer"), diversification d'activités (vente de livres New Romance et de produits de beauté coréens en magasin), consolidation de sa cible déjà existante tout en l'élargissant (des 10-14 ans aux 15-19 ans, puis 20-24 ans)... Avec plus ou moins de succès.

Le retour au nom initial, opéré l'an dernier, soulève des interrogations. En effet, chaque virage marketing d'envergure murmure quelque chose sur la santé financière ou la réputation de la griffe en question. Si Jennyfer a eu besoin de revenir à ses fondamentaux, c'est peut-être parce que la stratégie précédente ne s'est pas avérée concluante. 

Les 15 millions d'euros d'investissements annoncés et l'arrivée du nouvel actionnaire Sinoproud n'auront pas été suffisants pour sauver Jennyfer. Pour l'heure, ce sont donc environ 220 magasins français et 999 employés qui demeurent menacés.