Adieu teckels et bouledogues : une nouvelle loi pourrait bientôt faire disparaître ces races adorées

Qui n'a jamais fondu devant l'adorable bouille écrasée d'un bouledogue ou d'un carlin ? Ou devant les toutes petites pattes absolument craquantes d'un teckel ou d'un corgi ? On les aime justement pour ces physiques atypiques qui les rendent aussi drôles que mignons… mais c'est aussi ce qui pourrait signer leur disparition…Victimes de leur mignonnerie, ces chiens aux traits "extrêmes" font l'objet d'une nouvelle mesure européenne, qui vise à en interdire la reproduction.

Ces dernières années, plusieurs pays comme la Norvège ou encore les Pays-Bas, avaient déjà franchi le cap. Désormais, tous les membres de l'UE vont devoir s'y conformer (y compris la France, donc), une fois que la législation sera définitivement adoptée par le Parlement et le Conseil. Mais pourquoi ces chiens sont-ils menacés d'extinction ?

Tout est une question de santé animale. Les vétérinaires le disent : le bouledogue français, par exemple, est la race de chiens à la santé la plus fragile. Mais c'est aussi le cas du bouledogue anglais, du boxer, du carlin, du staffordshire bull terrier, du shih tzu, du shar pei, du boston terrier, du pékinois, du cavalier king charles, ou encore du lhassa apso…

Leur point commun ? Ce sont des chiens de race, victimes d'une sélection génétique qui a altéré grandement leurs conditions de vie depuis des générations. Pattes courtes, museau aplati… Ces traits physiques tout à fait adorables, et très recherchés dans les élevages, les concours canins ou simplement par les adoptants, ont conduit à amplifier des problèmes de santé très graves comme les difficultés respiratoires, les hernies discales ou encore les maladies de peau. Ces mutations génétiques forcées ont fini par privilégier l'esthétique, au détriment du bien-être animal. C'est pourquoi l'Union européenne va établir une liste précise des hypertypes (les traits distinctifs de chaque race accentués à l'extrême) concernés par cette interdiction. Ainsi, les animaux porteurs de ces gènes modifiés ne pourront donc plus se reproduire. Cela pourrait donc signifier une disparition de ces races telles qu'on les connaît, mais pas forcément une disparition totale.

À force, les teckels seront peut-être tout simplement moins longs ou moins courts sur pattes, sans pour autant cesser d'exister. Cette évolution pourrait aussi ouvrir la voie à une définition plus éthique de l'élevage canin, où la priorité serait donnée à la santé et au confort des animaux. Des croisements plus naturels, guidés par des critères vétérinaires plutôt qu'esthétiques, pourraient faire émerger des lignées plus équilibrées, plus robustes, mais tout aussi attachantes.