Plus besoin de faire semblant : ne rien faire au jour de l'An devient un vrai soulagement pour beaucoup

Chaque année, on redoute le moment de devoir répondre à la question fatidique "Tu fais quoi pour le nouvel An" ? Pourtant, de plus en plus de personnes choisissent de ne rien organiser… et s'en portent bien mieux. Voici pourquoi ce choix simple, souvent mal vu, soulage en réalité des milliers de personnes.

Plus besoin de faire semblant : ne rien faire au jour de l'An devient un vrai soulagement pour beaucoup
© maxsheb

Chaque année, la même pression revient à mesure que décembre avance : "Tu fais quoi pour le réveillon du 31 ?" Comme si l'idée de ne rien prévoir pour le jour de l'An était inconcevable. Il faut répondre quelque chose, avoir un plan, montrer qu'on a des amis, une vie sociale, des projets festifs. Et celui qui n'a rien prévu se retrouve souvent à culpabiliser, à se demander ce qu'il a raté, ou à s'isoler par peur d'avouer qu'il n'a rien organisé. Pourtant, derrière cette pression sociale bien ancrée, ils sont bien plus nombreux qu'on ne le croit à ne pas vouloir faire la fête… Et à très bien le vivre.

Ce désintérêt pour le réveillon n'a rien à voir avec un manque d'envie de vivre, mais plutôt avec des réalités concrètes. Les soirées du 31 sont souvent hors de prix, entre le repas, les tenues, le transport, parfois l'hébergement. "Je n'ai plus envie de dépenser 200 euros pour une soirée, ni d'aller chez des amis où je ne connais que trois personnes sur vingt", nous confie Julia, 36 ans. "Quand des jeux sont organisés, on n'ose pas toujours se mettre dans l'ambiance, on s'ennuie en souriant par politesse", ajoute-t-elle. D'autres rechignent à passer des heures dans les bouchons ou sur des routes dangereuses au retour, à cause de conducteurs alcoolisés. "Après l'avoir fait des années, je trouve que le jour de l'An représente plus une "galère" qu'autre chose", nous dit Léa, 32 ans. Pour les parents, c'est souvent un casse-tête : "jusqu'à 3-4 ans, je n'avais pas vraiment envie de le confier à une babysitter le soir du 31", nous précise Fanny. Et puis, il faut ajouter cette garde d'enfant au budget de la soirée, ça revient vite cher. "Quant à nos amis, ils n'ont aucune envie de célébrer le jour de l'An avec un enfant en bas âge dans les pattes, à se restreindre de faire du bruit parce qu'il est tard", explique-t-elle. Et que dire des personnes âgées, souvent seules, peu enclines à veiller jusqu'à minuit et bien plus heureuses chez elles, au calme.

© ibrahimgazi

Il est temps de normaliser ce choix : ne rien faire le 31 décembre n'a rien d'anormal. Mieux, pour beaucoup, c'est un soulagement. Cette soirée n'a pas à être exceptionnelle sous prétexte que le calendrier change. "Pour moi, il s'agit d'une soirée comme une autre", nous précise Julia. Néanmoins, elle peut tout à fait ressembler à une soirée cocooning assumée, avec un bon repas maison, un film réconfortant ou quelques bougies allumées en couple ou avec les enfants. On peut vivre un vrai moment de douceur en famille, loin du bruit, des obligations sociales et de l'effervescence artificielle. Il n'y a pas de honte à vouloir du calme et de la simplicité pour terminer l'année.

Et si l'on veut marquer un peu le coup sans sombrer dans l'excès, plusieurs options existent : une soirée jeux de société avec les enfants, un dîner amélioré avec les proches, une série à binge-watcher sous un plaid ou une mini-soirée entre amis parents, où les enfants peuvent dormir sur place pendant que les adultes profitent sans stress. L'idée n'est pas de faire comme tout le monde, mais de faire ce qui vous ressemble. Ainsi, si cela signifie ne rien prévoir d'exceptionnel pour le 31, alors tant mieux : c'est peut-être la meilleure façon de bien commencer l'année.