C'est le meilleur moment pour avoir une conversation difficile avec son ado
Aborder les sujets délicats avec un adolescent, c'est ce que tous les parents redoutent. C'est pourquoi il faut choisir le bon moment. Car oui, il existe.
Crise d'adolescence oblige, il est une période de la vie où la communication entre un parent et son enfant devient laborieuse. C'est un phénomène qu'il est difficile d'ignorer : les ados ont mauvaise réputation, et leur éducation peut vite se transformer en véritable parcours du combattant. Les voix s'élèvent, les disputes s'enchaînent, les opinions s'opposent… et un gouffre se creuse entre ces deux générations qui ne parviennent pas à se comprendre. Certains se rebellent contre l'autorité parentale qu'ils jugent injuste, d'autres s'isolent dans leur chambre avec, pour seuls compagnons, les réseaux sociaux, mais tous tentent de fuir à tout prix les conflits et les conversations gênantes.
D'ailleurs, les parents eux-mêmes sont souvent les rois de la procrastination quand il s'agit d'aborder les sujets difficiles liés à la puberté. Relations intimes, changements physiques et hormonaux, consommation de drogue ou d'alcool, rapport aux réseaux sociaux… "Ils sont trop jeunes", "Ça peut attendre", "Ils aborderont la question quand ils seront prêts", "Il n'y a jamais de bon moment pour en parler" : quel parent n'a jamais repoussé l'instant fatidique d'entamer ce genre de discussion avec son ado ? Pourtant, il est essentiel de le faire, mais pas n'importe quand.
Co-auteur du livre "Parlez à vos garçons : 16 conversations pour aider les préadolescents et les adolescents à devenir des jeunes hommes confiants et attentionnés", best-seller aux États-Unis, Christopher Pepper partage ses conseils pour les parents un peu perdus. Des conseils qui, bien sûr, peuvent aussi tout à fait s'appliquer aux parents de filles adolescentes. Ainsi, il existe pour lui des moments plus propices à ces conversations malaisantes que d'autres : pour créer un contexte apaisant et éviter l'aspect "leçon", il faut le faire le plus naturellement possible.
"Souvent, les gens apprécient les discussions côte à côte, par exemple en voiture", explique Christopher Pepper, également professeur au collège et au lycée, dans une interview auprès de CNN. Eh oui, les regards se croisent moins et cela peut donc diminuer la gêne qui s'installe entre le parent et l'adolescent. Le même principe vaut pour une balade ou une activité sportive : "Beaucoup réagissent bien lorsqu'on leur parle tout en faisant autre chose. Une promenade, une partie de balle, un match de basket ou juste après, sont autant de moments propices pour discuter." Les activités physiques sont en effet connues pour réduire le stress, un avantage indéniable dans "ce genre de conversations qui peuvent parfois être source d'anxiété".
Outre le bon moment pour aborder un sujet difficile, Christopher Pepper dévoile aussi un autre conseil qui sera bien utile aux parents d'adolescents : n'hésitez pas à partager votre propre vécu pour mettre votre enfant plus à l'aise. Et si, bien sûr, "vous n'avez pas besoin de tout raconter de votre vie pour être un bon parent", l'auteur souligne que le fait de raconter des histoires est "un outil puissant". En montrant que vous avez aussi connu ces étapes de la vie (et les erreurs qui vont avec), le fossé qui vous sépare commence à s'estomper… pour le plus grand soulagement de toute la famille.