On connaît "forcément quelqu'un qui s'est fait avoir" : Julien Courbet dénonce l'une des pires escroqueries des 30 dernières années
Des milliers de personnes concernées, et jusqu'à parfois 20 000 euros par victime... C'est sans conteste l'une des plus grosses arnaques de ces dernières décennies en France selon Julien Courbet.
Julien Courbet l'assure, c'est "l'une des plus belles arnaques de ces trente dernières années". Il faut dire que les chiffres ont de quoi donner le vertige : des milliers de victimes qui ont toutes perdu entre 8 000 et 10 000 euros, voire jusqu'à 20 000 euros pour certaines, pour un préjudice total estimé à plus de 25 millions d'euros. "Cette enquête est concernante, car on a forcément quelqu'un dans son entourage qui s'est fait avoir", explique l'animateur auprès de 20 minutes, à propos du dernier numéro d'Arnaques ! L'équipe de l'émission a investigué pendant plus d'un an pour tenter de comprendre les rouages de cette escroquerie monumentale, recueillant les témoignages de nombreuses victimes à travers toute la France.
L'homme derrière cette machinerie ? Sadri Fegaier. Devenu à 38 ans le plus jeune milliardaire de France, il a finalement été condamné à deux ans de prison à l'issue de son procès en décembre 2024. Aujourd'hui en liquidation judiciaire, l'entreprise qu'il a fondée est endettée à hauteur de 500 millions d'euros. C'est par le biais de la SFAM (Société française d'assurance multirisque, devenue ensuite Indexia Group) – spécialisée dans les assurances de téléphones et d'ordinateurs – que le businessman a élaboré cette malversation de grande ampleur. Julien Courbet détaille le mécanisme de cette arnaque "super intelligente", élaborée sur plusieurs méthodes différentes : des ventes forcées, des faux contrats avec falsification des signatures, mais aussi et surtout, la multiplication des prélèvements à l'insu des consommateurs.
"Vous achetez dans une grande enseigne un portable ou un ordinateur, vous souscrivez à une assurance en cas de casse, de perte ou encore de vol, en vous disant que 10 euros par mois pour une assurance, ça vaut le coup. Et, au bout d'un moment, le client va s'apercevoir que le prélèvement mensuel n'est pas unique, et qu'il a été prélevé cinq fois, avec cinq intitulés et avec des montants différents", explique l'animateur.
En cinq ans, Benjamin explique avoir perdu 10 700 euros, pour une assurance qui aurait dû lui coûter 1 500 euros sur la même période. C'est seulement après tout ce temps qu'il a compris que de l'argent lui était prélevé sans raison, plusieurs fois par mois. Comme lui, certaines victimes ont remarqué que leurs comptes étaient ponctionnés par plusieurs sociétés différentes, toutes appartenant à Sadri Fegaier. Pire encore, des témoins racontent avoir été prélevés sans jamais avoir signé de contrat, ni transmis leurs coordonnées bancaires. En réalité, un seul mail proposant un contrat d'assurance, même sans réponse, suffisait à activer un abonnement.
En plus de sa peine de prison et d'une amende de 300 000 euros, Sadri Fegaier a aussi reçu l'obligation de rembourser les victimes de son escroquerie... et de restituer les 14 millions d'euros qu'il doit à l'Urssaf. Bien sûr, l'homme d'affaires a fait appel de cette décision, et la procédure de dédommagement des victimes s'annonce laborieuse. "Les clients pourront être remboursés selon une grille de lecture assez serrée, donnée par le tribunal : il faut justifier avoir été appelé, il faut justifier avoir eu une proposition de remboursement. C'est compliqué, mais il y aura des clients remboursés par ce prisme et, encore, sous condition de solvabilité", indique Me Emma Léoty.