L'alerte d'une pédiatre : un enfant qui "n'aime pas les légumes" peut en réalité cacher un trouble grave

Tous les enfants deviennent, tôt ou tard, difficiles à table. Mais refuser de manger ses légumes peut parfois cacher un problème plus grave qu'on ne le pense.

L'alerte d'une pédiatre : un enfant qui "n'aime pas les légumes" peut en réalité cacher un trouble grave
© yanadjana

C'est un classique, une histoire vieille comme le monde... Qui n'a jamais entendu son enfant dire qu'il n'aimait pas les choux de Bruxelles ? Bien sûr, le phénomène ne s'arrête pas à ce légume particulièrement détesté – qui reste d'ailleurs la plus grosse bête noire des bambins, selon un sondage de la Fondation Nestlé France mené en 2018. Brocolis, épinards, salsifis, fenouil, endives, aubergines… C'est universel : les légumes n'ont globalement pas la cote chez les plus jeunes, à moins de les habituer dès le plus jeune âge à la diversité. 

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D'ailleurs, selon ce même sondage, ce que les enfants préfèrent manger… ce sont les frites, suivies de près par les pâtes, puis les glaces. Sans surprise, et tous les parents le savent, les petits ont généralement un dégoût très marqué pour les aliments sains. On le dit souvent : les enfants sont "difficiles" à table, car il y a beaucoup d'ingrédients qu'ils détestent. La plupart des parents y voient juste un caprice, une phase qui passera avec l'âge. Pourtant, ce n'est pas toujours le cas. Chez certains enfants, ce refus de manger peut cacher un autre problème, parfois sous-estimé.

Souvent confondu avec le simple fait d'être "tatillon", voire un peu pénible, ce comportement peut être le signe d'un trouble de l'alimentation évitante ou restrictive. Décrit depuis seulement 2013, on ignore encore précisément combien d'enfants et d'adolescents en sont atteints : les chiffrent oscillent entre 2 % et 15 % de la population, selon différents spécialistes. La docteure Véronique Abadie, du service de pédiatrie générale et maladies infectieuses de l'hôpital Necker - Enfants malades de Paris, en a listé les symptômes fréquents lors d'une conférence en 2024 : "une aversion sensorielle pour certaines textures, goûts, couleurs, plus rarement la température, des aliments", mais aussi "un manque d'intérêt chronique pour l'alimentation ou un petit appétit", ou encore "une peur vis-à-vis d'un risque associé à l'alimentation", de type vomissement ou étouffement par exemple. Le risque ? "Une alimentation réduite à un choix d'aliments très restreint", et donc, des problèmes de croissance. 

Bien sûr, la plupart des enfants qui sont difficiles à table finissent par passer cette phase. Et lorsqu'un enfant n'aime pas un aliment, n'hésitez pas à le lui proposer sous une autre forme : peut-être qu'il préfèrera les carottes râpées aux carottes cuites ? Autre solution pour lui faire manger des légumes : mixer des courgettes ou brocolis pour les mettre dans la sauce des pâtes ! Dans tous les cas, ne perdez pas espoir, il faut du temps pour que l'enfant habitue son palais à de nouveaux aliments et textures.