"L'une des plus grandes arnaques de l'histoire de l'automobile" : ces voitures déçoivent sur tous les fronts
Ces véhicules ne respecteraient pas leurs promesses : ils ne seraient pas si rentables que prévu et posent un autre problème plus étonnant.
Ces véhicules n'ont "jamais tenu leurs promesses". C'est ce que dénonce l'organisation belge Transport & Environment, principaux défenseurs des transports et de l'énergie propre en Europe, dans un rapport accablant. L'association a comparé les chiffres des tests officiels des constructeurs avec les données recueillies par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), dans des conditions de conduite réelles sur 127 000 véhicules. Et leur conclusion est particulièrement étonnante : ces voitures conçues pour être économiques ne seraient finalement pas si rentables qu'elles en ont l'air. Et ce n'est pas tout : vendues comme étant plus respectueuses de l'environnement, elles seraient aussi loin d'être véritablement écologiques.
En effet, selon l'étude, les voitures hybrides rechargeables (PHEV) polluent en moyenne cinq fois plus que ce qui est annoncé. Elles émettent en moyenne 135 g de CO₂ par km, contre 166 g pour les voitures à essence et diesel. C'est à peine 19 % de moins, alors que les constructeurs vantent une diminution de 75 %. Et même en mode électrique, les hybrides rechargeables émettent 8,5 fois plus que ce qu'indiquent les tests officiels. "Les moteurs électriques des PHEV manquent généralement de puissance pour les vitesses élevées ou les fortes pentes, et le moteur thermique doit intervenir. En moyenne, le moteur thermique fournit de l'énergie sur près d'un tiers de la distance parcourue en mode électrique", précise Transport & Environment.
Côté dépenses, là aussi, les chiffres ne collent pas. En moyenne, les hybrides rechargeables coûtent 500 euros de plus par an aux conducteurs, pour le carburant et la recharge, par rapport au montant établi lors des tests en laboratoire. Tant pour la pollution que pour le coût de revient, la réponse tient dans un détail : pour prolonger l'autonomie des voitures en mode électrique, la taille des batteries a été augmentée. Et une batterie plus grande, c'est une batterie plus lourde. Or, un véhicule alourdi consomme plus de carburant en mode moteur, ce qui signifie plus d'émissions de CO₂ et plus de zéros sur la facture d'essence. Avantageuses ni sur le plan économique, ni sur le plan écologique, les hybrides rechargeables sont finalement "l'une des plus grandes arnaques de l'histoire de l'automobile", comme le déplore Lucien Mathieu, directeur automobile chez Transport & Environment.
Rappelons que, dans l'objectif "zéro émission" de l'Union européenne, toutes les voitures neuves mises sur le marché devront être neutres en émissions carbone à partir de 2035. Une nouvelle qui ne réjouit pas les constructeurs, car les hybrides représentent tout de même 8,6 % des ventes automobiles en Europe cette année. Ils souhaitent bien sûr continuer de les commercialiser après l'échéance de 2035, et n'hésitent donc pas à faire pression sur les législateurs afin qu'ils les reconnaissent comme des véhicules propres.