Le Danemark a le taux de harcèlement le plus bas au monde grâce à cette matière obligatoire enseignée à l'école
En 30 ans, cette méthode danoise a permis de diviser par trois les cas en milieu scolaire.
Se faire embêter à l'école, être bousculé, moqué ou mis de côté fait partie des situations que beaucoup d'élèves rencontrent tout au long de leur parcours scolaire. Ces expériences peuvent peser sur leur confiance, les rendre plus anxieux et gâcher leur plaisir d'aller en classe. Ce problème, plus courant qu'on ne le pense, préoccupe parents et enseignants, qui cherchent des solutions pour aider les enfants à mieux vivre leur quotidien, mais il est bien souvent difficile de repérer les signes.
Face au harcèlement scolaire, de nombreux pays, dont la France, multiplient les initiatives pour endiguer le phénomène. L'Hexagone a récemment mis en place des programmes de sensibilisation comme la journée nationale "Non au harcèlement" ou encore des dispositifs d'alerte dans les établissements. Mais c'est au Danemark que l'on trouve l'une des approches les plus innovantes et efficaces. Depuis 1993, le royaume danois a intégré dans son programme scolaire des cours d'empathie et de bienveillance obligatoires dès l'âge de 6 ans.
Ces séances hebdomadaires, appelées "Klassens Tid" au collège, proposent des exercices concrets comme des dessins sur le dos du voisin pour développer la bienveillance entre élèves, ou l'utilisation d'un ours en peluche que les enfants offrent spontanément à un camarade en détresse. Cela "permet aux enfants d'être plus proches les uns, les autres", a confié l'enseignante Michelle Kelly à Franceinfo. Les résultats de cette approche danoise sont remarquables et parlent d'eux-mêmes. En trente ans d'application, ces cours d'empathie auraient permis de diviser par trois les cas de harcèlement dans le pays, donnant au Danemark l'un des taux les plus bas au monde, selon les données de Radio France. Mais le modèle danois ne s'arrête pas aux cours d'empathie.
Il s'accompagne d'une législation stricte entrée en vigueur en 2017, obligeant les établissements à se doter d'une stratégie de prévention et d'un plan d'action en cas de signalement. "L'idée, c'est : plus je te connais, moins il y a de chances que je harcèle", a expliqué Henrik Busborg, professeur de mathématiques qui privilégie la cohésion de classe avant les compétences académiques à nos confrères. Cette philosophie se retrouve dans l'ensemble du système éducatif danois, où l'on met en œuvre une "pédagogie collaborative" pour "faire en sorte que les enfants travaillent ensemble le plus possible". Une approche qui inspire désormais d'autres pays européens dans leur lutte contre le harcèlement scolaire.