Les femmes à la retraite pensent être à l'abri… jusqu'à ce moment où leur épargne disparaît

Des disparités importantes subsistent entre les hommes et les femmes lors du passage à la retraite. Et même si elles ont de l'épargne, celle-ci fond à une vitesse inquiétante.

Les femmes à la retraite pensent être à l'abri… jusqu'à ce moment où leur épargne disparaît
© petrovichvadim

Les données de la Sécurité sociale sont sans appel : la pension de retraite des femmes est toujours 40% moins élevée que celle des hommes. Leur pouvoir d'achat est moins important, un phénomène aggravé par l'inflation, et leurs économies, également moindres, s'épuisent plus vite. L'explication à cette différence est très simple. La carrière des femmes est souvent plus courte, mais aussi plus morcelée, avec des périodes d'inactivité pour motifs familiaux. Il y a bien sûr le congé maternité et le congé parental, mais les femmes sont aussi plus nombreuses à s'occuper de leurs parents âgés. La durée de cotisation, et donc le nombre de trimestres, est moins importante.

Les femmes travaillent aussi plus fréquemment à temps partiel que les hommes. Lorsqu'elles prennent leur retraite, les femmes sont alors naturellement plus exposées à la précarité. Et même si elles sont parvenues à mettre de l'argent de côté, leur épargne s'épuise bien plus tôt que celle des hommes. C'est en tout cas la conclusion du ministère britannique du Travail et des Retraites.

Selon cette analyse, les femmes retraitées ont environ 48% d'épargne de moins que les hommes. Une étude menée par la société de services financiers Interactive Investor met également en garde contre le risque pour les femmes de voir leurs économies de retraite s'épuiser sept ans seulement après leur départ à la retraite, soit bien plus tôt que prévu. 

Il faut également rappeler que les femmes ont une espérance de vie plus élevée que les hommes. Le montant de leur pension est moins important, mais elles vivent plus longtemps à la retraite et peuvent donc se retrouver en difficulté financière à un âge avancé, alors que leurs économies sont épuisées depuis plusieurs années. Prenons l'exemple d'une femme qui aurait pris sa retraite à 67 ans. Elle n'aurait plus aucune épargne à 74 ans. Alors qu'un homme qui aurait pris sa retraite au même âge verrait son épargne se tarir à seulement 84 ans. 

Ce constat rappelle à quel point la retraite reste un moment difficile pour de nombreuses femmes. Avec des carrières plus courtes, des revenus plus faibles et une espérance de vie plus longue, elles se retrouvent souvent en difficulté alors qu'elles devraient profiter sereinement de cette nouvelle étape. Le risque de voir leurs économies s'épuiser trop vite n'est pas un cas isolé, mais une réalité qui touche des milliers de femmes.