Les profs le savent : c'est la phrase à dire à son enfant pour son premier jour d'école
La séparation n'est pas toujours simple au moment de la rentrée scolaire, surtout si c'est la toute première. Des professeures des écoles nous donnent leurs conseils pour faciliter la transition.
La rentrée scolaire peut être stressante pour les enfants, mais aussi pour les parents… D'ailleurs, il n'est pas rare que ces derniers soient plus stressés que leur enfant ! "Souvent, les parents qui disent devoir rassurer leur enfant, cela vient d'une inquiétude à eux ", nous indique Emilie Hanrot, professeure des écoles et autrice du livre Kiffer l'école (éditions Hachette pratique) et du compte Instagram éponyme.
Le cas de la première rentrée est très spécifique puisque c'est une grande étape dans la vie d'un enfant. Cela peut donc être source d'appréhension pour lui, mais aussi pour les parents. Afin de rassurer leur progéniture au moment de la déposer à l'école, Clothilde, directrice d'une école maternelle, nous indique qu'il vaut mieux lui dire "A tout à l'heure" plutôt qu'"Au revoir", car cela donne à l'enfant une indication du moment où on va venir le chercher et lui rappelle que la séparation n'est que temporaire.
Si le choix des mots est important, Emilie Hanrot, également autrice d'Entre, n'aie pas peur… (éditions Grund), nous explique que l'attitude compte énormément. "Plus c'est court, mieux c'est. Les "au revoir" qui s'éternisent sont douloureux pour tout le monde. Plus l'enfant voit qu'on reste et qu'on est sensible à ses pleurs, plus il va pleurer fort en se disant que cela marche pour que son parent reste. Il ne s'agit pas de partir en courant sans dire au revoir, mais d'avoir le courage de dire très simplement à son enfant : "On pose le sac, on fait un bisou, je te confie à la maîtresse et j'y vais". Les adultes doivent également éviter de projeter sur l'enfant un stress ou des peurs au sujet de choses qu'il n'aurait pas imaginées ou de lui donner l'impression qu'ils ont peur ou qu'ils sont tristes vis-à-vis de cette rentrée. Un enfant est en effet "une éponge émotionnelle", si bien qu'il pourrait s'inquiéter à son tour.
Si l'enfant est inquiet, on peut l'écouter avant et après la rentrée afin qu'il puisse laisser sortir ce qu'il ressent. Comme le souligne Emilie Hanrot, même si c'est avec les meilleures intentions, il faut être vigilant à ne pas lui répondre de façon purement factuelle, en faisant appel uniquement à la raison, car des propos comme "De toute façon, c'est comme ça", "C'est obligatoire d'aller à l'école", ne l'aideront pas et il risque de ne pas se sentir "écouté et respecté dans ce qu'il ressent". "Un enfant qui amène une inquiétude, ce n'est pas un enfant qui a envie qu'on lui trouve des solutions, c'est un enfant qui a envie qu'on accrédite ses émotions", souligne l'enseignante. Attention également à ne pas lui faire des promesses sur des choses qu'on ne peut pas contrôler ("Ça va bien se passer", "Tu vas te faire plein d'amis", etc), au risque de créer une déception et une incompréhension.