Ces secrets que tous les parents gardent au fond d'eux pour épargner leurs enfants

Certains détails de la vie ne se partagent pas et les parents font tout pour préserver leurs enfants, par amour. À tort ou à raison ?

Ces secrets que tous les parents gardent au fond d'eux pour épargner leurs enfants
© cheschhh

Quand on est enfant, on grandit sans se rendre compte de ce qu'il se passe autour de nous. On vit les choses avec insouciance, et c'est ce que les adultes cherchent avant tout à préserver, le plus longtemps possible. Alors, certains sujets ne sont pas abordés devant les petits "parce qu'ils sont trop jeunes", "parce qu'ils ne comprendraient pas", "parce qu'ils n'ont pas à le savoir". Ce silence n'est pas un mensonge, c'est une forme de tendresse.

Les parents veulent avant tout éviter à leurs enfants de porter des angoisses d'adultes, sans deviner que le frigo est vide ou que les nuits sont blanches. Alors, ils font bonne figure, ravalent leurs larmes, répondent "tout va bien" même quand le monde s'effondre. Ils préfèrent qu'un enfant râle pour une paire de baskets qu'on ne peut pas lui acheter, plutôt qu'il s'en veuille à huit ans de coûter trop cher. Qu'il s'agisse de soucis d'argent, de problèmes de couple, d'un deuil mal digéré ou d'un mal-être profond, beaucoup de parents choisissent de taire une partie de ce qu'ils traversent.

Mais certains secrets restent longtemps enfouis, y compris quand l'enfant est devenu adulte. Un père malade qui continue à aller travailler épuisé, une mère qui pleure en cachette dans la voiture, un couple qui ne tient plus qu'à un fil… "Mon père a perdu son emploi quand j'avais dix ans. Il m'a juste dit qu'il prenait une pause sans jamais montrer qu'on était à découvert", témoigne Romain, 35 ans. Quant à Céline, âgée de 45 ans, elle regrette de ne pas avoir été plus présente, plus solidaire ou tout simplement plus consciente de ce que vivait sa mère. "Je n'ai appris que très tard qu'elle avait failli quitter mon père ou encore, qu'ils avaient dû se serrer la ceinture pour payer les factures. Si je l'avais su à l'époque, j'aurais été moins exigeante, plus à l'écoute. J'aurais essayé de la soulager un peu", nous raconte-t-elle. Mathilde, elle, a été préservée toute son enfance, alors, même quand sa mère lui a annoncé avoir un cancer, elle la croyait invincible. "J'étais dans le déni total, pour moi, cela ne pouvait pas arriver, elle allait s'en sortir et rentrer à la maison" regrette la jeune femme qui aurait voulu passer plus de temps à ses côtés.

Certes, tout n'a pas à être dit. Mais tout ne doit pas forcément être caché non plus. Les psys s'accordent à dire qu'il est sain de nommer les choses, avec des mots adaptés à l'âge de l'enfant. Il n'est pas nécessaire d'entrer dans les détails, mais dire qu'un parent traverse une période difficile, une maladie ou que les temps sont un peu durs, peut aussi aider l'enfant à développer son empathie. Il se sent impliqué sans être accablé. L'essentiel, c'est de rester cohérent : si les enfants sentent que quelque chose cloche, mais qu'on nie en bloc, ils peuvent se sentir déstabilisés. Un simple "on traverse une période pas facile, mais on gère, tu n'as pas à t'en faire" peut suffire. Ce n'est pas faire peser un poids, c'est créer une relation de confiance. Et parfois, cela permet aussi aux parents de ne plus être seuls à tout porter.