"A mon arrivée, ma location de vacances était déjà occupée, alors..." : le propriétaire véreux ne s'attendait pas à la suite
Réserver son logement de vacances en ligne, c'est pratique… jusqu'au jour où tout part en vrille. Arnaques, fausses annonces, contacts fantômes : chaque été, de nombreux touristes se retrouvent sans toit à l'arrivée. Marie, elle, pensait simplement passer une semaine en famille à Rome.
Il est minuit passé quand Marie descend du taxi avec ses parents après un vol depuis Paris. Arrivés à Rome devant le logement touristique qu’ils avaient réservé en ligne, plus aucun signe de vie du loueur. "Il était très prévenant et rassurant pendant toute la réservation, me précisant qu’il nous remettrait les clés en mains propres dès notre arrivée sur place. Mais une fois sur le trottoir, avec nos bagages et nos valises, à minuit, plus aucune réponse !" Marie comprend immédiatement que quelque chose cloche. "On se retrouve sans hébergement, dans une ville qu’on ne connaît pas", raconte la jeune vacancière.
Le seul message reçu de la part de l’hôte évoque un contretemps et propose un hébergement de remplacement, plus éloigné du centre-ville. À cette heure tardive, la famille n’a pas d’autre choix que de reprendre un taxi et de s’y rendre. Le lendemain matin, elle retourne sur les lieux de la réservation initiale. Et là, surprise : une femme de ménage leur apprend qu’un autre groupe de touristes occupe déjà le logement depuis la veille. Marie réalise alors l’arnaque : le même appartement a été loué deux fois pour la même période. "L’escroc voulait, en doublant les réservations, encaisser deux loyers touristiques à 800 euros chacun, soit 1600 euros pour une seule semaine", déplore-t-elle.
Quant à la famille qui les a accueillis, elle aussi a été bernée. L'escroc leur avait affirmé que Marie les règlerait à son arrivée. "Je pensais qu’il allait prendre en charge ce nouvel hébergement, qui coûtait deux fois moins cher que le premier", témoigne-t-elle. Marie, à bout, refuse de payer deux fois pour un séjour fantôme. Elle garde son calme et remonte tous les échanges de réservation, jusqu’à retrouver un nom et un numéro de téléphone fixe en Italie. "Mes quelques années d’italien au lycée m’ont sauvée", explique-t-elle. En appelant en pleine nuit, elle tombe sur la mère du loueur. Gênée, celle-ci avoue que son fils est chez elle, endormi.
Marie insiste, menace d’alerter les autorités locales. L'homme, Daniel, finit par décrocher, puis raccroche, promettant de régler le problème. Mais Marie n'attend pas. Elle contacte immédiatement la plateforme de location pour faire bloquer le paiement. Sur ces sites, les hôtes ne sont payés qu'à la fin du séjour, une faille souvent ignorée des vacanciers. Nombreux attendent leur retour pour lancer les démarches, trop tard. Cette fois, grâce à sa réactivité, Marie bloque tout à temps.
Elle signale chaque étape de l’arnaque et porte plainte auprès des autorités touristiques compétentes, la Guardia di Finanza. L'escroc n’a pas touché un centime, elle n’a rien payé, et les hôtes abusés ont pu, eux aussi, lancer une procédure pour être indemnisés. Tout est bien qui finit bien...