"2000 euros perdus" : ce piège de location pousse les propriétaires à rembourser leurs escrocs
Depuis quelque temps, une arnaque cible les propriétaires qui louent leur logement l'été à des particuliers.
L'été, les escrocs ne prennent jamais de vacances. Au contraire, ils passent à l'action. Ils ciblent davantage les honnêtes gens, qui ne se doutent de rien. Leur but, bien souvent, est de leur soutirer de l'argent sans trop faire d'efforts. Pour cela, les arnaqueurs ont de nombreuses combines, et l'une d'elle vise directement les propriétaires qui louent leur bien à des particuliers en haute saison et basse saison. Et elle est redoutablement bien ficelée. C'est Hervé Paccard, directeur de la plateforme de location de vacances MediaVacances.com, qui a lancé l'alerte il y a quelques années. L'arnaque est donc loin d'être nouvelle, mais elle continue de faire des victimes d'une année à l'autre, et notamment durant la saison estivale.
En effet, selon le spécialiste, aucun logement n'est épargné tant que le bien est disponible sur "une longue période afin d'augmenter les sommes détournées". L'arnaque repose sur un détail en apparence anodin : le mode de paiement. Pour les propriétaires, cela peut sembler banal. Pourtant, dans ce type d'escroquerie, tout se joue là-dessus. On parle ici d'une fraude au remboursement. Concrètement, que se passe-t-il ? Un faux locataire repère une annonce sur un site de location de vacances et contacte le propriétaire pour réserver le logement sur une longue période, ce qui peut paraître rassurant. Il envoie alors un chèque (un mode de paiement encore accepté sur certaines annonces), mais pas du bon montant : il est bien plus élevé que la somme figurant sur la facture.
Rapidement, il prétexte une erreur et demande au propriétaire de lui reverser la différence, par virement, quand il recevra le chèque. Le chèque arrive à destination. Le propriétaire, pensant qu'il s'agit d'un vrai, rembourse tout de suite son client. Mais quelques jours plus tard, la banque découvre que le chèque est volé, falsifié ou sans provision. Elle le refuse et débite la somme du virement effectué. Mais impossible de faire machine arrière, le pseudo-locataire ne répond plus. Résultat : pour une location à 3000 euros, si l'escroc envoie un chèque de 5000 euros et que le propriétaire lui rembourse 2000 euros de différence, ce dernier perd 2000 euros en quelques minutes, sans rien voir venir, sans parler du fait qu'il n'a pas été réglé, soit une perte de 7000 euros.
Plus récemment, l'arnaque a pris une forme "plus moderne", d'après MediaVacances.com. Sans utiliser de chèque, le faux locataire prétend avoir payé la location via une société de transfert d'argent comme Western Union, documents à l'appui. Il affirme aussi avoir dû régler des "frais de traitement" élevés, qu'il demande au propriétaire de lui rembourser par virement. "Bien sûr, les preuves sont factices, le fraudeur n'a rien payé et tout remboursement est perdu", explique la plateforme.
Pour éviter une telle mésaventure, il est essentiel que les propriétaire-bailleurs se protègent en amont. Par exemple, il vaut mieux toujours passer par une plateforme dotée d'une messagerie sécurisée, qui limite davantage les contacts frauduleux. Par ailleurs, il ne faut ne jamais rembourser un locataire ayant payé par chèque sans confirmation écrite de la banque que les fonds sont définitivement crédités. Et surtout, refuser tout paiement via une société de transfert d'argent comme Western Union : c'est un autre signal d'alerte !