La vitre brisée n'était que le début : ce que Justine a découvert dans sa voiture l'a laissée sans voix
Pièce manquante, vitre en miettes, réparations impossibles. Une Citroën C3 arrive au garage. Le constat étonne, les réparateurs s'adaptent. Un nouveau casse-tête pour les pros de l'automobile.
Quand Justine a ouvert le coffre de sa Citroën C3 III, elle n'en croyait pas ses yeux. La custode avant avait été brisée pour ouvrir le véhicule, mais surtout, la banquette arrière avait disparu. Une pièce entière démontée avec méthode, sans autre dégât. "En l'ouvrant mon véhicule, j'ai tout de suite compris que quelque chose n'allait pas, mais il m'a fallu quelques secondes pour vraiment réaliser de quoi il s'agissait, tant c'était improbable : la banquette de ma voiture avait disparu !", raconte-t-elle, encore stupéfaite.
Ce type de vol, très ciblé, interroge aujourd'hui les professionnels de l'automobile. Dans les garages, les réparations liées aux banquettes arrière se multiplient. Et ce n'est pas seulement une question de main-d'œuvre : les pièces manquent cruellement. La demande explose, les stocks sont à sec, les délais de réapprovisionnement s'étirent. Résultat : des voitures restent sans sièges arrières, pendant des semaines, parfois des mois.
Le cas de Justine est devenu un scénario presque banal. Direction le garage, où l'expertise confirme le vol. "On m'a prévenue qu'il faudrait sans doute des mois avant de pouvoir faire remplacer la banquette, car il y a une 'pénurie' de cette pièce en raison des nombreux vols la visant", explique-t-elle. Le garage ne peut rien faire dans l'immédiat, faute de pièce disponible.
Pourquoi cette pièce en particulier ? Un réparateur avance une explication à UFC-Que Choisir : les banquettes arrière sont essentielles pour retransformer certains véhicules professionnels en modèles cinq places. Face aux difficultés d'approvisionnement, un marché parallèle s'est structuré, alimenté par les vols. Les voleurs ciblent un modèle précis : la Citroën C3, pour prélever ses pièces et les revendre.
Dans les ateliers, la tension monte. Certains garagistes tentent d'organiser des échanges entre véhicules du même modèle. C'est ce qui a sauvé Justine. "Le jour où le garage devait changer la vitre cassée, il devait transformer des C3 en deux places, et il m'a dit qu'il allait racheter les banquettes pour les utiliser sur des véhicules à réparer. Ils m'ont demandé mon autorisation pour en mettre une dans la mienne et, bien sûr, j'ai dit oui", se réjouit-elle. Grâce à cette récupération de pièce d'origine, sa voiture a été réparée sans délai supplémentaire.
Le phénomène touche tout le territoire. Selon le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure, les vols dans les véhicules sont en légère hausse, mais ceux liés à des éléments techniques grimpent plus vite. À Villeparisis ou Sarcelles, plusieurs suspects ont été interpellés pour ce type de vol très spécifique. Dans les garages, une chose est sûre : réparer ce type de dégâts devient de plus en plus complexe. Et pour les automobilistes, mieux vaut redoubler de vigilance, surtout si leur modèle est prisé sur le marché gris des pièces détachées.