"On s'est fait avoir" : elle voulait rénover sa maison, elle perd 22 000 euros en quelques secondes

Malheureusement, n'importe qui peut tomber dans ce piège !

"On s'est fait avoir" : elle voulait rénover sa maison, elle perd 22 000 euros en quelques secondes
© voronaman-123RF

Chaque année, des particuliers perdent des milliers d'euros à cause d'arnaques bien rodées. Un virement modifié, un faux document, une adresse mail trompeuse… et l'argent disparaît sans laisser de trace. Pas besoin d'être naïf ou inattentif : ces arnaques sont conçues pour tromper tout type de personne, même les plus prudents,. Elles visent ceux qui paient leurs factures dans les temps, ceux qui gèrent un chantier, ceux qui font confiance. Et quand le piège se referme, il est souvent trop tard. Emilie Daudin, cheffe d'entreprise et créatrice de contenus connue sous le nom @emiliebrunette, en a fait les frais. Elle voulait juste payer une facture. En quelques clics, 22 000 euros se sont envolés.

Avec son mari, elle faisait refaire leur maison de campagne, achetée quelques années auparavant. Un mail, un geste automatique, et l'argent est parti ailleurs. Le vrai artisan, lui, n'a jamais rien reçu. Une manœuvre discrète, bien pensée, qui peut piéger n'importe qui. Le pire dans tout ça : elle ne s'est rendu compte de rien avant un mois. Comment une tromperie aussi grosse peut-elle passer sans bruit ? Tout part d'un simple mail. Un message ordinaire, envoyé par l'adresse mail du maître d'œuvre, avec une grosse facture à payer. Rien ne cloche : les montants, les infos, tout est cohérent. "Et un quart d'heure après, on a reçu un deuxième mail avec le numéro de facture qui apparaissait en nous disant : 'attention pour le virement, voici mon nouveau RIB. Et on s'est fait avoir", raconte-t-elle à Explore Media. Un faux mail, un faux RIB. Et l'argent s'évapore, direction le compte du fraudeur.

Le maître d'œuvre, sans le savoir, s'était fait pirater. Le hacker a fouillé ses mails, repéré les travaux en cours, visé Émilie. Il a copié la facture, glissé son propre RIB, et attendu que ça tombe. "On avait le point au chantier. Et là, il [le maître d'œuvre, ndlr] dit à mon mari : 'je n'ai pas reçu le virement'. Quand mon conjoint m'a appelé et qu'il m'a dit : 'j'ai quelque chose à t'annoncer, on vient de perdre 22 000 euros'. Je me suis dit, 'ce n'est pas possible, c'est un cauchemar'", se souvient-elle. Le piège avait fonctionné. Comme tant d'autres, elle n'a rien vu venir.

L'arnaque au faux RIB ou faux IBAN ne touche pas que quelques cas isolés. Des milliers de personnes en ont déjà été victimes. Et même si "le taux de fraude sur les virements reste stable", comme l'a indiqué l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, le préjudice reste colossal : en 2023, il a atteint près de 312 millions d'euros. Pour s'en protéger, quelques réflexes simples peuvent faire la différence. Ne validez jamais un changement de RIB sans avoir appelé directement le professionnel concerné, sur le numéro que vous utilisez d'habitude. Prenez aussi le temps de bien vérifier l'adresse mail de l'expéditeur. Et au moindre doute, contactez votre banque immédiatement.