"C'est un grand classique chez les grands-parents" : une thérapeute déconseille vivement ce comportement

On entend souvent parler des parents toxiques, ceux qui critiquent sans cesse, culpabilisent, rabaissent ou contrôlent leur enfant, même une fois adulte. Mais on parle beaucoup moins des grands-parents qui reproduisent ces mêmes schémas ou imposent leur manière de faire, en piétinant l'éducation que leurs propres enfants transmettent à leurs chérubins. Pourtant, des grands-parents toxiques, ça existe. Et leurs comportements peuvent avoir de vraies conséquences, autant sur les petits-enfants que les parents. Certains signes doivent par ailleurs alerter, dont un en particulier qui serait un "grand classique chez les grands-parents toxiques", nous a confié Sandrine Mallet Lecharny, thérapeute familiale et thérapeute de couple exerçant près de Montpellier. 

En général, des signes s'observent à plusieurs niveaux, aussi bien envers les petits-enfants que leurs parents. En l'occurrence contre les adultes, cela peut être des "critiques régulières ou permanentes sur leur manière d'éduquer" ou "une culpabilisation émotionnelle / chantage affectif". Par exemple, "tu es trop laxiste", "avec tout ce que j'ai fait pour toi" ou "tu ne devrais pas faire ceci, moi à ton âge, je faisais comme ça", etc. "Il peut y avoir une intrusion dans la vie familiale, des visites qui peuvent être imposées, des conseils non sollicités, des critiques pour attiser des tensions entre les deux parents, ou un refus d'accepter les décisions parentales en ne respectant pas les règles des parents et en le faisant très ouvertement savoir". 

Les grands-parents toxiques peuvent aussi s'en prendre à leurs petits-enfants en ayant une attitude blessante, en se moquant d'eux, "en les critiquant, en les comparant avec leurs autres petits-enfants ou en en favorisant certains". Ils peuvent également faire exprès de "ne pas respecter les règles éducatives et être ans le chantage affectif avec leurs petits-enfants en leur offrant trop de cadeaux, de sucreries ou de temps d'écran" mais surtout, ils le font en toute conscience, nous a expliqué l'experte. Plus grave encore, il peut y avoir des gestes ou des paroles violentes. Et parmi tous ces signes avant-coureurs, il y a "le grand classique : les secrets partagés avec les petits-enfants". Par exemple, 'tu ne dis rien à ta mère de ce qui s'est passé ici", 'je t'ai donné des bonbons, ça reste entre nous !" ou encore "tu ne dis pas que je t'ai mis la fessée hein". Mais alors, pourquoi celui-ci est si problématique ?

"Car au-delà d'être toxique, on est dans de la manipulation", a commenté Sandrine Mallet Lecharny. En reprenant l'exemple de la fessée, dans ce cas, l'enfant vit quelque chose qu'il ne trouve pas normal, qu'il n'a pas l'habitude de vivre, qui est une forme de violence pour lui alors que normalement le grand-parent est censé le protéger. Mais en lui demandant de cacher la vérité, l'enfant ne va pas se sentir protégé et va devoir porter le fardeau du mensonge. Si tous les signes sont réunis, la thérapeute conseille avant toute chose aux parents de communiquer avec les grands-parents, de pouvoir leur dire ce qu'ils leur reprochent, et de tenter de trouver des solutions ensemble.