Parents séparés ou divorcés : comment bien déclarer vos revenus ?

Lorsque des parents se séparent ou divorcent, leur situation fiscale change. Chacun doit faire sa déclaration de revenus de son côté. Voici tout ce qu'il faut savoir.

Parents séparés ou divorcés : comment bien déclarer vos revenus ?
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Un divorce ou une séparation change la donne pour les impôts, et notamment lorsqu'il y a des enfants à charge. Entre déclarations séparées, garde partagée et choix du rattachement des enfants, il n'est pas toujours simple de s'y retrouver. Pourtant, bien remplir sa déclaration peut éviter de mauvaises surprises et permettre de bénéficier des bons avantages fiscaux. Voici tout ce qu'il faut savoir pour déclarer correctement vos revenus après une séparation.

Quel parent doit déclarer les enfants à charge ?

Quand les parents sont séparés ou divorcés, l'enfant ne peut être déclaré qu'une seule fois aux impôts, par un seul des deux parents. En général, l'enfant reste à la charge du parent chez lequel il réside habituellement et qui s'occupe de lui au quotidien. "Pour la déclaration 2025 des revenus de 2024, si votre enfant est né en 2006 ou plus tard, il sera considéré fiscalement à votre charge", indique le site Service public. 

En cas de résidence alternée en revanche, les deux parents peuvent bénéficier d'une majoration de parts. En clair, ils peuvent partager les parts fiscales de l'enfant. Chacun déclare alors l'enfant en garde alternée, ce qui donne un quart de part supplémentaire, soit 0,25, si vous avez un enfant en résidence alternée. Si vous avez plus de deux enfants, vous avez droit à 0,50 part supplémentaire. Et cela a bien entendu un impact direct sur le quotient familial, donc sur le montant de l'impôt à payer.

Pourquoi demander le rattachement fiscal et jusqu'à quel âge ?

Quand les parents sont séparés ou divorcés, l'un d'eux peut demander le rattachement fiscal de l'enfant à son foyer. Pourquoi c'est utile ? Parce que cela permet d'augmenter le nombre de parts et donc de réduire le montant de l'impôt. Le parent qui rattache l'enfant à sa déclaration bénéficie d'un avantage fiscal (part en plus ou déduction). C'est souvent intéressant quand l'enfant est majeur, étudiant, sans revenus ou avec de faibles ressources. À noter : un enfant ne peut être rattaché qu'à un seul parent. Vous pouvez demander le rattachement de votre enfant s'il est âgé de moins de 21 ans au 1ᵉʳ janvier de l'année d'imposition.

Comment déclarer la pension alimentaire ?

En cas de garde alternée suite à un divorce ou une séparation, vous ne pouvez déduire aucune pension, car vous bénéficiez d'une majoration de nombre de parts. En revanche, en cas d'absence de jugement, vous pouvez déduire une somme correspondant à l'exécution de votre obligation alimentaire. Vous devez alors pouvoir justifier vos versements (attention, les frais occasionnés par le droit de visite ne sont pas déductibles).

Si votre enfant (majeur) vit toujours avec vous

Vous pouvez déduire la pension alimentaire si votre enfant n'est pas rattaché à votre foyer fiscal pour l'impôt sur le revenu et que ses revenus sont insuffisants (il poursuit ses études ou est au chômage). En 2024, vous pouvez déduire, sans présentation de justificatifs, "la somme forfaitaire de 4 039 euros par enfant au titre du logement et de la nourriture", précise le site Service public. La déduction totale incluant d'autres dépenses telles que les frais de scolarité ou de santé par exemple, ne peut dépasser 6 794 euros par enfant. Par ailleurs, si vous n'hébergez votre enfant qu'une partie de l'année, cette somme est réduite au prorata du nombre de mois concernés. Si un mois est entamé, il est compté dans sa globalité.

Si votre enfant (majeur) ne vit plus chez vous

► Si vous avez choisi de ne pas rattacher votre enfant majeur, vous pouvez lui verser une pension alimentaire sans pour autant l'héberger. Il peut s'agir d'une pension pour un enfant qui poursuit ses études ou qui est au chômage. "Le plafond de déduction est fixé à 6 794 € par enfant". Vous devrez simplement fournir la preuve du versement de la pension alimentaire et de l'absence de revenus suffisants de votre enfant. Dans tous les cas, une simulation de revenus est possible pour savoir s'il est préférable de rattacher votre enfant ou, s'il est majeur, de lui verser une pension afin qu'il fasse sa propre déclaration de revenus.

► Si vous êtes en couple et que vous avez une imposition commune, vous pouvez déduire vos dépenses dans la limite de 6 794  euros par enfant, et jusqu'à 13 588 euros si votre enfant est marié, pacsé, divorcé ou veuf, avec des enfants, et que vous subvenez à ses besoins. Votre enfant doit par ailleurs déclarer la pension que vous lui versez. 

Par ailleurs, le montant de la limite des plafonds est la même si vous êtes séparés ou imposés séparément. Dans ce cas, chacun des parents peut déduire ses dépenses. À noter que si un seul parent verse la pension à l'enfant majeur, la déduction est doublée. À la différence du rattachement, cette déduction est possible, même si votre enfant est âgé de plus de 25 ans et qu'il n'est plus étudiant. La pension alimentaire déduite est alors imposable au nom du bénéficiaire. Attention, il vous faudra néanmoins choisir entre la déduction de la pension alimentaire ou le rattachement, car il n'est pas possible de bénéficier des deux à la fois.

  • PDF "Enfants à charge" Site impots.gouv.fr : https://www.impots.gouv.fr/httpwww2impotsgouvfrdocumentationdepliantspratiquespagedepliantshtmgp110
  • Impôt sur le revenu - Enfant mineur à charge. Site service-public.fr : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F2633#2_1
  • Enfants majeurs au 01/01. Site impots.gouv.fr : https://www.impots.gouv.fr/particulier/enfants-majeurs-au-0101#:~:text=Vous%20pouvez%20rattacher%20vos%20enfants,s'ils%20poursuivent%20leurs%20%C3%A9tudes.
  • Impôts 2025 : les plafonds de déduction des pensions alimentaires. Site service-public.fr : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15453