"Chaque jour, je redoute d'aller chercher ma fille à l'école - et je ne suis sans doute pas la seule"
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"Chaque jour, je redoute d'aller chercher ma fille à l'école - et je ne suis sans doute pas la seule"

Depuis quelque temps, Mathilde redoute de se montrer à la grille de l'école de sa fille, et ce, pour une raison bien précise.

Pour beaucoup de parents, aller chercher son enfant à l'école est un moment de joie. Tous se regroupent devant la grille, leur regard balaie la cour, à la recherche du visage de leur petit chérubin. Leurs yeux se croisent enfin. Un sourire se dessine sur le visage de l'enfant, il se précipite vers sa maman ou son papa, fier de raconter sa journée. Ces retrouvailles sont souvent un instant de bonheur, un rituel rassurant après des heures passées loin l'un de l'autre. Mais pour Mathilde, c'est devenu tout l'inverse.

Avant de devenir maman, cette femme de 32 ans attendait presque avec impatience ces instants où elle irait récupérer ses enfants à l'école. Sauf que depuis la rentrée en CP de sa fille Emma, ce moment de joie s'est peu à peu transformé en épreuve. "Aujourd'hui, je redoute chaque jour d'aller chercher ma fille à l'école, j'essaie de rester un peu en retrait des autres parents devant le portail de l'établissement", nous confie-t-elle. La raison ? Elle craint d'être, encore une fois, interpellée par la maîtresse. Car, depuis la maternelle, Emma rencontre des difficultés scolaires. Récemment diagnostiquée TDA (trouble du déficit de l'attention), elle bénéficie pourtant d'un suivi avec des professionnels de santé. Mais malgré tous ses efforts, elle reste dissipée en classe.

"À chaque fois, la maîtresse veut me voir pour me dire ce qu'Emma a encore fait de "mal" aujourd'hui. Elle n'a pas tenu plus de 20 minutes sur sa chaise, elle n'a pas fait l'évaluation de maths, elle a dormi sur son bureau... À force, j'en ai marre d'entendre ça. Avec son papa, on connait ses difficultés, on fait d'ailleurs tout pour l'aider. Je ne sais pas ce que je peux faire de plus. J'ai l'impression de me faire sermonner, et ça me fait culpabiliser aussi", nous explique Mathilde. 

Si ces retours ne partent pas forcément d'un mauvais sentiment et que la maîtresse cherche avant tout à avertir et tenir les parents informés de ce qu'il se passe en classe, il y a certainement un manque de tact... "Je ne suis sans doute pas la seule maman à vivre ça" estime Mathilde qui a raconté la situation à sa propre mère. "Elle m'a confié avoir connu un peu la même chose avec ma petite sœur. Tous ses professeurs lui reprochaient ses bavardages, ils lui collaient presque une étiquette. Pourtant, aujourd'hui, elle a fait des études supérieures et s'en est très bien sortie", a-t-elle conclu. Alors, inutile de prendre trop à cœur ces retours, désormais, elle n'écoute que d'une oreille ces commentaires.