"Je ne l'avais pas remarqué avant" : ces prénoms féminins cultes des années 90 sont maintenant en chute libre

EXCLU. Stéphanie Rapoport, autrice de L'Officiel des prénoms, nous a livré ses prédictions en matière de tendance de prénoms et elle a constaté que certains sont en train de disparaitre.

"Je ne l'avais pas remarqué avant" : ces prénoms féminins cultes des années 90 sont maintenant en chute libre
© slasny-123RF

Chaque année, les tendances évoluent en matière de prénoms. Certains montent en flèche, portés par des influences culturelles ou des personnalités, tandis que d'autres tombent en désuétude. Résultat : ces évolutions influencent souvent les choix des futurs parents. Attirés par les prénoms en vogue ou soucieux d'originalité, ils en viennent parfois à oublier des prénoms autrefois courants, qui disparaissent peu à peu des registres d'état civil. C'est justement ce qui se passe pour plusieurs prénoms féminins, nous a confié en exclusivité Stéphanie Rapoport, autrice de L'Officiel des prénoms (éditions First), qui travaille actuellement sur la prochaine édition de son guide, devenu une référence sur le sujet. 

"Dans mes recherches, j'ai remarqué une raréfaction des prénoms anciens comme Cloé, Léa, Inès et Léna qui ont été flamboyants pendant plusieurs décennies, à partir des années 90." Ces prénoms ont en commun un accent sur la lettre 'e'. "C'est nouveau, je ne l'avais pas remarqué précédemment, mais on a une raréfaction des prénoms accentués. Dans les années 1980, on comptait deux fois plus de prénoms qui avaient des accents", commente la spécialiste. En particulier, les prénoms Cloé, Léa, Inès et Léna sont en baisse dans les registres de l'État civil français, et certains d'entre eux sont même de moins en moins présents dans le top 20 national.

Alors, comment expliquer le déclin de ces prénoms féminins ? Pour Stéphanie Rapoport, ce phénomène serait en partie dû à une internationalisation des prénoms sans accent. De nos jours, "les parents sont plus attirés par des prénoms qui vont pouvoir s'exporter à l'international, ce qui correspond aussi à l'essor des prénoms en -ia, comme Olivia ou Mia", explique-t-elle. 

L'observation de Stéphanie Rapoport, autrice de L'Officiel des prénoms (éditions First), concerne uniquement les prénoms féminins. Elle n'a pas constaté le phénomène pour les prénoms masculins avec accent. Bien entendu, pour l'heure, il ne s'agit que de prédictions, car l'experte attend les dernières données de l'Insee sur les prénoms attribués en France depuis 1900 avant d'en tirer des conclusions définitives, qui seront visibles dans son prochain ouvrage dont la publication est généralement prévue en septembre.