Les personnes qui publient trop de photos risquent de se faire rattraper par le fisc

Partager sa vie privée est devenue courant sur les réseaux sociaux. Mais cela pourrait bien jouer en défaveur de certaines personnes, qui manquent de discrétion. Voici pourquoi.

Les personnes qui publient trop de photos risquent de se faire rattraper par le fisc
© nicolasmenijes

Quand on voyage, que l'on mange dans un bon restaurant, que l'on prend l'air en découvrant un beau paysage ou que l'on s'achète de nouveaux vêtements, on a tendance à vouloir partager notre expérience autour de nous. Et les réseaux sociaux sont devenus un réflexe pour la plupart des utilisateurs qui aiment dévoiler leurs plus beaux clichés et vidéos. Si certains font le choix de rendre leur compte "privé", d'autres acceptent de le laisser "public" : ainsi, tout le monde peut avoir accès aux contenus publiés. Le partage est alors un moyen de faire connaître ces beaux endroits et d'accroître le nombre d'abonnés. Mais parfois, il vaut mieux rester prudent et surtout discret quant à sa vie privée. 

Mais rassurez-vous, cela concerne plutôt les personnes qui ont quelque chose à se reprocher, notamment les voleurs. Car depuis le début de l'année 2025, les douanes françaises ainsi que le fisc sont autorisés à scruter les comptes des utilisateurs sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Snapchat, X ou TikTok... L'objectif ? Lutter contre la fraude fiscale en analysant le train de vie des internautes, en comparant par exemple leur situation déclarée à celle qu'ils pourraient observer en ligne. 

Ainsi, le décret n°2024-1274 du 31 décembre 2024 permet aux agents de l'État de déceler plus facilement les "manquements aux règles de domiciliation", les "activités occultes", "minoration" ou encore les "dissimulations de recettes" des contribuables. Sachez néanmoins que seuls les publications publiques peuvent être examinées par l'administration fiscale, ce qui exclut la possibilité de suivre un compte privé ou une conversation de groupe. Le décret précise que cette collecte est "limitée aux contenus se rapportant à la personne les ayant délibérément divulgués" et les photos taguées ne seront pas prises en compte. Néanmoins, l'activité du profil, la géolocalisation, l'audience d'une page et son ancienneté sont des données qui pourront être étudiées.

L'étau se resserre pour les fraudeurs, qui devront réfléchir à deux fois avant de poster la dernière photo de leurs vacances à Punta Cana ou les derniers achats de marques de luxe. D'autant que l'intelligence artificielle devrait accompagner les enquêteurs qui espèrent mettre en place un "modèle de détection automatique de la fraude".