Comment aider son enfant à développer cette compétence souvent sous-estimée - mais pourtant essentielle pour une vie libre

Dès le plus jeune âge, il semble intéressant d'encourager la curiosité naturelle de l'enfant en l'invitant à développer son intérêt dans différents domaines. Mais quel est donc le "secret" pour permettre à l'enfant de s'affirmer face aux incitations extérieures qui pourraient lui être néfastes ? Pour éviter aux enfants de se faire manipuler par les autres, il est essentiel de l'aider à développer les compétences nécessaires à son épanouissement futur. Et c'est en étant écouté que l'enfant pourra faire preuve d'écoute à son tour, et ce, dès ses premiers mots et tentatives de discours, pour développer son esprit critique. 

L'esprit critique désigne le fait d'examiner de manière raisonnée les preuves, leur authenticité avant de porter un jugement et de décider quoi croire ou quoi faire. Cette notion fait appel à la capacité de l'enfant à se décentrer, à raisonner par lui-même, à se forger sa propre opinion et à assumer son avis. Il est en effet important de favoriser l'esprit critique de son enfant pour lui apprendre à réfléchir par lui-même, à avoir son propre avis.

Mais à quel âge commencer à développer l'esprit critique chez son enfant ? "Dans l'imaginaire collectif, l'esprit critique apparaît seulement à l'âge de 7 ans, l'âge dit de "raison". En réalité, on observe les prémices de cet esprit critique bien avant, avec la phase d'opposition qui survient chez l'enfant de 18 mois à 2 ans. Cette phase est en réalité une étape de différenciation durant laquelle l'enfant s'autonomise, commence à se décentrer de l'adulte et exprime le besoin de faire les choses tout seul. Cette phase peut avoir tendance à contrarier les parents qui font face à une nouvelle facette de leur enfant, mais elle est essentielle au développement global de l'enfant", nous indique Noemi Benhamou, psychologue spécialisée dans l'enfance et la parentalité. 

Autre moyen de stimuler son esprit critique : discuter avec lui, faire place à son point de vue, l'interroger. "On peut aussi mettre en place des jeux de rôles : "qu'est-ce que tu dirais à ton ami qui penserait ça ?". Il est également intéressant de pousser l'enfant à aller chercher la réponse par lui-même ou de l'encourager à questionner d'autres figures qui font autorité pour lui", suggère la psychologue spécialiste de l'enfance et de la parentalité.

En outre, les questions ouvertes permettent à l'enfant de réfléchir par lui-même, d'envisager plusieurs points de vue, de l'accompagner dans son cheminement et de se positionner en toute autonomie. Cela lui apprend à ne pas donner une réponse intuitive et automatique, mais une réponse plus réfléchie.