Notre téléphone est-il sur écoute ? Ce document confidentiel donne enfin la réponse

La confidentialité de nos échanges téléphoniques est-elle toujours garantie ? C'est une question que nous sommes nombreux à nous poser... Voici ce que révèle une enquête américaine qui va faire grand bruit.

Notre téléphone est-il sur écoute ? Ce document confidentiel donne enfin la réponse
© Vadymvdrobot-123RF

Nous avons tous un jour ou l'autre eu la désagréable sensation d'être écoutés lors de nos échanges téléphoniques et de nous voir proposer peu de temps après des publicités en rapport avec le contenu de nos conversations. C'est le cas d'Emma, une jeune maman qui après avoir posé des questions à sa mère concernant la meilleure façon de se déplacer avec son petit garçon, a reçu sur son portable des publicités de porte-bébés ! Si ce doute concernant la confidentialité de nos échanges est parfois lié à une forme de paranoïa dans un monde hyperconnecté, il est peut-être aussi complètement légitime !

Selon 404 Media, Cox Media Group, une agence de marketing qui compte parmi ses clients Facebook, Instagram ou encore Google a en effet reconnu officieusement dans un document interne qu'elle travaillait sur un projet dédié à une fonctionnalité baptisée Active Listening (Ecoute active des conversations) "afin de cibler les consommateurs", et de les pousser notamment à acheter des produits. Cette fonctionnalité consisterait à utiliser les microphones des smartphones pour identifier des mots-clés dans les conversations téléphoniques permettant de déterminer les centres d'intérêt et les intentions d'achat de leurs utilisateurs.

Une méthode pour le moins décriée qui, même si elle est encore à l'état de projet, a poussé les géants du Web comme Google à mettre fin à leur collaboration avec Cox Media Group (CMG) "Les annonceurs doivent se conformer à la loi et aux réglementations existantes ainsi qu'à nos politiques Google Ads. Lorsque nous identifions des publicités ou des annonceurs qui enfreignent ces politiques, nous prenons les mesures appropriées ", a confié un porte-parole de Google au New York Post. Meta a aussi réagi fermement. "Meta n'utilise pas les micros des téléphones pour proposer des publicités et nous le répétons depuis des années", a ainsi martelé un représentant au média américain.

Ce n'est pas la première fois que la fameuse fonctionnalité d'écoute active est montrée du doigt. En décembre dernier, une enquête de 404 média avait ainsi révélé que MindSift, une petite entreprise basée dans le New Hampshire aux États-Unis, s'était vantée dans un podcast d'utiliser cette fameuse fonctionnalité d'écoute active. Selon ses fondateurs, cette pratique était même légale ! "Lorsqu'un nouveau téléchargement ou une mise à jour d'application invite les consommateurs à signer un accord d'utilisation, l'écoute active y est souvent incluse ", avaient-ils ainsi écrit sur un blog depuis supprimé. Même si les grandes entreprises promettent de ne l'avoir jamais utilisé, il y a donc fort à parier que cette polémique n'est pas près de s'éteindre !