Les profs ne peuvent pas mettre de zéro à un élève dans ces deux situations, selon la loi

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les enseignants n'ont pas tous les droits lorsqu'il s'agit de noter un élève.

Les profs ne peuvent pas mettre de zéro à un élève dans ces deux situations, selon la loi
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Qui n'a jamais redouté, lorsqu'il était élève, de recevoir un zéro de la part de son professeur ? Cette peur est encore palpable aujourd'hui dans la plupart des écoles. Et pour cause, ce chiffre, symbole ultime de l'échec scolaire, peut peser lourd dans l'esprit des jeunes écoliers, générant anxiété et stress. Pour beaucoup, un zéro ne se limite pas à une simple note : il représente un jugement sur leurs capacités, un signe même de dévalorisation personnelle. À tel point que cela pousse certains écoliers à éviter de participer en classe ou à renoncer à tenter des exercices par crainte de l'échec.

Mais alors, les enseignants ont-ils le droit de mettre un zéro sur une copie ? Oui, si le travail demandé n'est pas remis en temps et en heure, si la copie rendue est blanche, si elle est truffée de mauvaises réponses ou si l'élève a triché. En principe, et cela semble assez logique, une note sert avant tout à évaluer le niveau de compréhension et les compétences d'un élève sur un exercice donné. Elle permet de mesurer les progrès réalisés, de mettre en évidence les points forts et les domaines à améliorer. En aucun cas donc, une note doit être donnée comme une punition ou une sanction. 

Par conséquence, un professeur n'a pas le droit d'infliger un zéro à un écolier pour sanctionner un problème de comportement. La circulaire n° 2011-111 du 1ᵉʳ août 2011 le rappelle très bien, "la note de zéro infligée à un élève en raison de motif exclusivement disciplinaire est proscrite." "Les punitions scolaires (…) sont prises en considération du comportement de l'élève indépendamment des résultats scolaires", précise aussi le texte.

Autre motif qui n'est pas recevable : mettre un zéro pour cause d'absences injustifiées. D'après le syndicat des enseignants-UNSA, "lorsqu'une absence injustifiée est aggravée par le fait que l'élève voulait rater sciemment une évaluation afin de 'préserver' sa moyenne, le comportement de l'élève mérite 'une punition, voire une sanction' de la part de la vie scolaire", peut-on lire sur leur site. De son côté, l'enseignant peut également trouver "la réponse pédagogique appropriée pour que la moyenne de l'élève reflète son véritable niveau". Par exemple, l'évaluer à un autre moment en lui donnant à faire un devoir "surprise" en classe. 

Cela est valable dans le cadre des cours, mais pas durant un examen officiel comme le brevet ou le baccalauréat. En effet, comme l'explique l'arrêté du 16 juillet 2018 relatif aux modalités d'organisation du baccalauréat général et technologique, "lorsque l'absence n'est pas dûment justifiée, elle est sanctionnée par la note zéro dans l'enseignement concerné." Les élèves savent désormais quand est-ce qu'ils peuvent recevoir un zéro pointé !