Voici pourquoi vous ne devriez pas forcer votre enfant à prêter ses jouets, selon cette psychologue
Forcer un enfant à prêter ses jouets est une erreur, explique Sandra Seignan, psychologue spécialisée en neuropsychologie.
En premier lieu, Sandra Seignan, psychologue spécialisée en neuropsychologie, estime que l'on ne devrait pas "forcer" un enfant à faire quelque chose. Il ne nous viendrait pas à l'idée d'obliger un adulte à prêter les clefs de sa nouvelle voiture ou d'embrasser sa collègue de travail, alors pourquoi chercher à imposer quelque chose à un enfant ? Toutefois, peut-on inviter un enfant à partager ses jouets ? Oui, mais pas n'importe comment.
"Un enfant apprend en observant et en imitant. Dès tout petit, le cerveau est conditionné pour répondre à tous les stimulis sociaux. Le meilleur vecteur d'apprentissage de l'enfant, ce sont donc les personnes qui se trouvent autour de lui, à savoir sa famille, ses parents, ses frères et sœurs. Si le tout petit est entouré d'adultes qui ont ce comportement de partage dans des situations pragmatiques du quotidien, il va apprendre ce comportement de manière spontanée", argue Sandra Seignan.
Entre 2 ans et 3 ans, les enfants n'ont pas encore la capacité de se mettre à la place de l'autre, cette compétence ne s'acquiert que vers l'âge de 4 ans. Auparavant, ils ont des difficultés à appréhender les émotions que leurs actions vont générer chez les autres. De leur perspective, ils ont besoin de leurs jouets pour accomplir la mission qu'ils se sont fixée. Par exemple, si on oblige un enfant à prêter sa pelle, il ne pourra pas construire son château de sable.
Quand il est plus grand, par exemple si des copains viennent jouer à la maison, la question de prêter ses jouets ou non va se poser. Pour éviter les conflits, la neuropsychologue préconise de proposer à l'enfant de faire une sélection de jouets qu'il est prêt à partager et de mettre hors de portée tous les jouets qu'il ne veut pas que les autres enfants touchent.
"Se pose aussi la question du consentement de l'enfant. Si on lui apprend que, dès tout petit, sans son consentement, on peut lui imposer de prêter ses jouets ou de faire un bisou à papi et mamie, il va être amené à reproduire ce comportement en grandissant", prévient la spécialiste. C'est-à-dire que lui-même va prendre des objets aux autres sans leur consentement. Et de conclure : "les enfants que l'on force à faire des choses qu'ils n'ont pas envie de faire se retrouvent dans une certaine vulnérabilité parce que l'autorité leur a dit que c'était normal qu'on leur impose ces choses-là".