Harcelée et agressée à l'école, cette adolescente a eu une idée ingénieuse

À l'âge de 13 ans, Miel a été victime de harcèlement scolaire et d'agressions sexuelles. "Pendant le confinement, un garçon de ma classe qui me plaisait beaucoup m'a demandé de lui envoyer des photos intimes de moi et j'ai répondu favorablement à sa demande. À la rentrée de septembre, il les a postées sur les réseaux sociaux, tout le collège était au courant, c'est là que le harcèlement a commencé. On se moquait de moi, on me traitait de tous les noms, j'étais constamment humiliée", se souvient-elle. Elle se rendait à l'école avec la boule au ventre. D'autant plus que le garçon qui avait partagé les photos ne cessait de la harceler pour qu'elle lui fasse une fellation. Elle a refusé, jusqu'au moment où elle a fini par céder, pensant que cela mettrait fin à son calvaire. Malheureusement, cela n'a fait qu'envenimer les choses. Comme si cela ne suffisait pas, elle a été violée par le fils d'ex-amis de ses parents l'été qui a suivi. À l'époque, elle n'en a parlé à personne, c'était "un secret" comme lui disait son agresseur. 

En mars 2021, la descente aux enfers est arrivée à son point culminant. "J'ai commencé à sombrer, mes notes chutaient à l'école, j'ai fait une tentative de suicide aux médicaments. Mes parents ont tout appris sur un lit d'hôpital", nous confie-t-elle. Par la suite, la jeune fille s'est fait hospitaliser plusieurs fois en psychiatrie, et elle a pris des antidépresseurs pendant un an et demi. Dans le même temps, elle est tombée dans les troubles du comportement alimentaire, ce qui l'a isolée et amenée à perdre tous ses amis. Aujourd'hui, elle estime que cela fait environ six mois qu'elle se sent vraiment mieux. "C'est très dur de se défaire des addictions que l'on avait (TCA, automutilation..)", concède-t-elle.

En aout 2023, alors qu'elle était en voiture avec son père, Miel a eu une idée ingénieuse, celle de créer une application visant à aider les jeunes qui se sentent seuls ou en détresse. Baptisée LYYNK, cette application entend rétablir le lien entre les adolescents et leurs adultes référents. "Au programme : un calendrier émotionnel pour suivre l'évolution de son humeur, de sa fatigue, de son alimentation, mais aussi une fonctionnalité pour noter ses idées perturbantes. De leur côté, les adultes auront accès à un forum où ils pourront interagir avec des professionnels de la santé. L'application sera disponible dès le 12 septembre prochain", développe-t-elle. Une innovation qui a amené la jeune de fille de tout juste 16 ans à venir témoigner au Sénat pour aider à trouver des solutions efficaces en faveur de la santé mentale des jeunes.