Ce nouveau radar s'installe dans le Sud : il vous verbalise même si vous roulez à la bonne vitesse
Aussi fou que cela puisse paraître, ce radar unique ne vous sanctionne pas à cause de votre vitesse. Une ville proche de Lyon va l'inaugurer ces prochains mois.
Depuis plusieurs années, à force de les rencontrer sur les routes, la plupart des automobilistes ont pris l'habitude de déjouer les flashs des radars. Lorsqu'ils en repèrent un au loin, ils ont tous ou presque le même réflexe : celui de freiner pour éviter l'amende et le retrait de point. Il y en a d'autres qui l'anticipent en levant le pied sur l'accélérateur. En général, ils usent de ces stratagèmes, car leur vitesse dépasse la limitation autorisée. Une habitude ancrée chez certains conducteurs, mais qui peut leur faire défaut parce que tous les radars ne sont pas utilisés pour contrôler la vitesse de circulation.
En effet, en France, il y a aussi des radars qui verbalisent le franchissement d'un feu rouge, qui surveillent le nombre de passagers sur les voies réservées au covoiturage... Et depuis début 2022, il y a un nouveau type de dispositif qui a été implanté dans certaines villes pour une phase d'expérimentation. Il s'agit des radars méduse, aussi appelés "radars sonores" ou "radars anti-bruit".
Leur cible : les bruits liés au trafic routier. Ils ont pour mission de traquer les nuisances sonores des véhicules, en particulier des deux-roues dont le pot d'échappement a été trafiqué. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution sonore, comme les experts l'appellent, est la deuxième cause de morbidité en Europe après la pollution atmosphérique. À partir d'un certain niveau de décibels, "l'excès de bruit a des effets sur la santé, auditifs (surdité, acouphènes…) et extra-auditifs (pathologies cardiovasculaires…)", explique le ministère du Travail et de la Santé sur son site.
Concrètement, comment fonctionnent les radars anti-bruit ? À ce jour, plusieurs prototypes ont été développés par différentes sociétés, dont l'association Bruitparif. Cette dernière a mis au point le radar "Hydre", qui est équipé de microphones, de capteurs environnementaux et de caméras. Avec ces dispositifs, le radar est capable de calculer les niveaux sonores, les angles de provenance du bruit et de trouver la plaque d'immatriculation qui est en cause. En clair, cette technologie peut détecter "les véhicules excessivement bruyants dans une zone d'environ 15 mètres de part et d'autre du radar, et ce, même dans une scène complexe avec plusieurs véhicules présents simultanément", indique Bruitparif dans son rapport d'activité de 2022.
S'ils obtiennent l'homologation par l'État, ces radars sonores pourraient à l'avenir sanctionner les conducteurs trop bruyants, avec une amende de 90 euros en cas de paiement dans les 15 jours ou de 135 euros pour une amende forfaitaire. Prochainement, la ville de Bron, près de Lyon, va être la première commune à inaugurer en septembre 2024 la deuxième phase de tests de ce dispositif, en conditions réelles cette fois. Les amendes risquent de pleuvoir...
