"Un véritable problème de santé publique" : rouler souvent en voiture vous expose à un risque méconnu, surtout l'été

Considérée comme le moyen de transport le plus dangereux en raison des accidents qu'elle provoque, la voiture peut aussi avoir des conséquences non négligeables sur la santé des conducteurs, et notamment des plus jeunes !

"Un véritable problème de santé publique" : rouler souvent en voiture vous expose à un risque méconnu, surtout l'été
© Sementsovalesia-123RF

Sur la route, ce sont les accidents qui font le plus peur quand on prend la voiture. Il s'agit en effet du moyen de transport le plus dangereux devant la moto, l'avion ou le train.  En France métropolitaine, 3 167 personnes sont ainsi décédées en 2023. Pour autant, les accidents ne sont pas les seuls dangers de la voiture ! L'intérieur du véhicule en lui-même représenterait un risque pour le conducteur, et les jeunes ainsi que ceux qui prennent la route régulièrement, ou sur de longs trajets sont les plus exposés.

Selon une étude publiée par la revue Environmental Science & Technologies le 7 mai 2024, le conducteur et les passagers d'une voiture seraient, en effet, intoxiqués progressivement par les retardateurs de flammes. Ces mélanges de produits chimiques sont utilisés fréquemment dans les objets du quotidien, car en plus de réduire leur inflammabilité, ils visent à freiner la propagation des incendies. Dans les voitures, ils sont présents principalement dans la mousse des sièges et deviennent toxiques par dégagement gazeux principalement.

Or, les retardateurs de flammes sont dangereux pour la santé. Selon L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) certains d'entre eux sont cancérogènes, perturbateurs endocriniens, toxiques pour la reproduction et neurotoxiques. "Pour un conducteur moyen passant environ une heure par jour dans sa voiture, cette exposition est un véritable problème de santé publique (…) Elle est particulièrement préoccupante pour ceux qui effectuent des trajets plus longs et pour les jeunes passagers", a d'ailleurs confié Rebecca Hoehn, le médecin qui a dirigé l'enquête.

Une exposition encore plus préoccupante quand l'été arrive, car la concentration de ces produits chimiques augmente quand les températures griment surtout quand la voiture est exposée au soleil avec des vitres fermées. "La chaleur facilite le dégagement gazeux des retardateurs de flamme dans l'air de l'habitacle", confirme en effet Lydia Jahl, coautrice de l'étude.  Pour limiter ces risques, les auteurs de ces travaux recommandent d'éviter la climatisation basée sur la réutilisation de l'air présent à l'intérieur de la voiture et d'ouvrir les fenêtres pour aérer l'habitacle !