Enlevées à la naissance, séparées et vendues : ces jumelles se retrouvent - et découvrent leur histoire

Amy Khvitia et sa sœur jumelle Ano feraient partie des nombreux bébés volés à leur naissance dans des hôpitaux de Géorgie. Elles ont été arrachées à leur mère, puis vendues séparément à des familles. Des années plus tard, c'est grâce à une vidéo publiée sur Tiktok qu'elles se retrouvent.

Enlevées à la naissance, séparées et vendues : ces jumelles se retrouvent - et découvrent leur histoire
© Facebook Anno Sartania

Lorsqu'elle était âgée de 12 ans, Amy Khvitia a eu l'impression de repérer son double lors d'une émission télévisée "Georgia's got talent". Son entourage pense même la voir à l'écran, mais sa mère répond qu'il s'agit d'un sosie, balayant toutes les interrogations. La jeune femme débute alors ses recherches. Sept ans plus tard, frappée par leur ressemblance, une amie d'Ano Sartania lui envoie une vidéo d'Amy, publiée sur la plateforme Tiktok. De fil en aiguille, via un groupe WhatsApp, les deux jumelles sont parvenues à être mises en relation et se sont retrouvées en 2021. "C'était comme se regarder dans un miroir ; exactement le même visage, exactement la même voix. Je suis elle et elle est moi" a confié Amy à la BBC. 

Les deux jeunes femmes questionnent alors leurs familles respectives, qui admettent les avoir adoptées en 2002 à quelques semaines d'écart, sans savoir qu'elles avaient une sœur jumelle. Selon le média britannique, elles pensaient accueillir un bébé non désiré qui se trouvait à l'hôpital, mais le personnel leur avait dit qu'il fallait payer une certaine somme aux médecins pour pouvoir les adopter. Dans les faits, c'est une tout autre histoire qui se serait produite. De nombreux bébés ont en effet été volés en Géorgie, dans les hôpitaux. Enlevées à leur mère biologique à la naissance, Amy et Ano ont ensuite été séparées puis vendues à ces familles d'accueil. 

Grâce à un groupe Facebook visant à réunir ces bébés volés, les sœurs jumelles sont parvenues à retrouver leur maman : une femme allemande prénommée Aza. À la naissance de ses filles à la maternité de Kirtskhi, dans l'ouest de la Géorgie, celle-ci était tombée dans le coma. Mais son réveil fut brutal puisque les médecins lui ont annoncé que ses jumelles étaient décédées. Pour cette mère jusqu'alors endeuillée, les retrouvailles ont été un soulagement. Le gouvernement géorgien tente aujourd'hui encore de mener l'enquête sur ces trafics d'enfants qui auraient fait des milliers de victimes. Chaque fois, les actes de naissance semblent incohérents. Selon la journaliste Tamuna Museridze, qui a, elle aussi, été adoptée, il y aurait jusqu'à 100.000 bébés volés.