Agathe, 23 ans, condamnée à 8 ans de prison et séparée de sa fille : "la pire chose au monde"

Condamnée à 8 ans de réclusion pour violence en réunion ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, Agathe vit une double peine : celle de la séparation avec son enfant âgée de trois ans. Elle témoigne, dans le reportage Zone Interdite diffusé ce dimanche sur M6.

Agathe, 23 ans, condamnée à 8 ans de prison et séparée de sa fille : "la pire chose au monde"
© gioiak2-123rf

En France, les femmes représentent seulement 3% des détenus et rares sont celles exécutent de longues peines. Dans le reportage intitulé "Amour, embrouilles et vie d'après : le quotidien hors norme des femmes en prison", diffusé sur M6 ce dimanche 26 novembre à 21h10, Zone Interdite donne la parole à cinq d'entre elles qui partagent leur quotidien derrière les barreaux. Condamnées pour braquage, meurtre ou torture à des peines de cinq ans minimum, elles sont incarcérées au centre pénitentiaire de Roanne (Loire) loin de leur famille et de leurs enfants. 

C'est le cas d'Agathe, 23 ans, condamnée à huit ans de réclusion pour violence en réunion ayant entraîné la mort, sans intention de la donner. Maman d'une petite fille âgée de trois ans, cette jeune femme vit un double drame, car elle n'a plus aucun contact avec son enfant, ni aucune nouvelle à cause d'un conflit avec son ancien compagnon, ce qui rend sa détention d'autant plus insupportable. Pour "tenir", elle observe les photos de sa fille accrochées à son mur, et celles de ses proches. "La séparation d'un enfant et d'une mère est la chose la pire au monde", témoigne la jeune femme qui estime que la prison n'est rien à côté de ce manque. 

Pleine d'espoir, elle aimerait obtenir un aménagement de peine afin de pouvoir retrouver au plus vite sa petite fille. Mais son comportement au sein de l'établissement pénitencier devra être exemplaire, ce qui n'est pas vraiment gagné puisqu'elle est prête à enfreindre certaines règles dans l'espoir d'avoir des nouvelles de son enfant. Malgré tout, la jeune femme se projette déjà : elle rêve de devenir esthéticienne à sa sortie. En attendant, Agathe maquille et coiffe ses codétenues pour s'exercer à ce futur métier. Côté cœur, elle semble avoir retrouvé l'amour puisqu'elle s'est récemment pacsée avec un détenu qu'elle a rencontré lors d'une activité mixte organisée par la prison. "Quand je vais sortir, je vais préparer la petite maison, la chambre de ma fille... Et il faut se dire que la vie continue en mettant le passé derrière nous". 

Pour autant, la peine est appliquée : les remises de peine sont possibles à raison de 7 jours par mois à condition de montrer un comportement exemplaire, et selon la participation des détenues à certaines activités. Agathe, elle, ne travaille pas et participe très peu aux événements, ce qui finalement, lui donne peu d'espoir. Elle craint de rester encore des années enfermées, mais surtout de ne pas voir grandir sa fille.