Punaises de lit à l'école : ai-je le droit de ne pas mettre mon enfant en classe ?

Alors que quatre écoles sont actuellement fermées à cause de la présence de punaises de lit, de nouveaux cas ont été signalés dans d'autres villes. Pour protéger son enfant, peut-on le retirer de l'école quelques jours ? Quel est le protocole pour éradiquer ces insectes ? Réponses du ministère de l'Éducation nationale et de Florian Baylot, secrétaire général adjoint du syndicat des directrices et directeurs d'école (S2DÉ).

Punaises de lit à l'école : ai-je le droit de ne pas mettre mon enfant en classe ?
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Les punaises de lit semblent gagner du terrain dans les écoles. Ce mardi 10 octobre, de nouvelles zones infestées ont été détectées, notamment à Lille, dans trois salles de classes de l'école Cornette, et dans une école élémentaire d'une commune du Vaucluse, à Pontet. Actuellement, quatre établissements scolaires sont fermés, dont des internats, à cause de la présence de ces insectes, nous a indiqué le ministère de l'Éducation nationale par mail. C'est le cas du collège Jean-Claude Izzo de Marseille, du collège Jules Verne du Pontet, de l'internat des élèves de première et de terminale du lycée Jean-Baptiste Vuillaume de Mirecourt et de l'internat du lycée professionnel Geneviève de Gaulle-Anthonioz de Milhaud. Suite à tous les cas signalés ces dernières semaines, une réunion interministérielle s'est d'ailleurs tenue le 6 octobre, mais pour l'heure aucune nouvelle décision n'a été dévoilée. Toutefois, le ministère rappelle que les personnels de direction appliquent déjà le plan d'actions interministériel lancé au printemps dernier. Voici 3 questions pour comprendre ce qu'il est possible ou non de faire dans ce type de situation. 

Les parents peuvent-ils retirer leurs enfants de l'école si elle est infestée ?

Selon Florian Baylot, secrétaire général adjoint du syndicat des directrices et directeurs d'école (S2DÉ), les punaises de lit sont un "motif valable" d'absence, dans les établissements du premier degré en tout cas. "Si une famille ne veut pas mettre son enfant à l'école, évidemment ça se justifie pour les punaises de lit, on ne fera pas remonter de dossier d'absentéisme tant que l'école n'est pas traitée par exemple." Alors qu'en règle générale, "au-delà de 48h d'absence sans motif valable, on doit normalement monter un dossier d'absentéisme et alerter les services", a souligné le représentant de S2DÉ.

En cas d'alerte de punaises de lit, que se passe-t-il dans les écoles ?

Interrogé sur la question le 6 octobre dernier, le ministère de l'Éducation nationale nous a expliqué que jusqu'à présent, il n'y a pas de "protocole particulier" pour les écoles. En revanche, un plan d'action est automatiquement mis en place par les autorités locales si des punaises de lit leur sont signalées. Les enseignants doivent remonter le signalement aux services sanitaires de la direction de l'Éducation nationale. Ensuite, "une entreprise spécialisée intervient dans l'école ou l'établissement scolaire pour confirmer la présence ou non de punaises de lit et déterminer l'ampleur de l'infestation. La situation est gérée en collaboration entre la collectivité locale et le rectorat concernés", a détaillé le ministère.

Les professeurs peuvent-ils exercer leur droit de retrait si leur classe est infestée ?

La procédure pour exercer son droit de retrait est différente entre les établissements scolaires du premier et de second degré. Dans les écoles maternelles et élémentaires (1ᵉʳ degré), l'équipe pédagogique doit respecter "une chaîne hiérarchique plus complexe. Les directrices et directeurs du 1ᵉʳ degré en France ne sont pas chefs de leur établissement par rapport à nos collègues (du 2d degré, ndlr). Nos supérieurs hiérarchiques, ce sont les inspecteurs de circonscription, et ce sont eux qui prennent les décisions en cas de danger grave et imminent. On fait remonter l'alerte, mais ce sont eux qui nous donnent l'aval d'autoriser un droit de retrait des enseignants", nous a expliqué Florian Baylot. Dans les collèges et lycées, "les professeurs du secondaire exercent leur droit de retrait plus facilement", a-t-il ajouté.